Le gouvernement japonais lance une expérience : Ryohei Tajima, « le détenu 042″, en sera le cobaye ! Condamné à mort pour 7 meurtres, il verra sa peine commuée en travaux à perpétuité, à la condition d’accepter l’implantation dans sa tête d’une puce capable de détecter la moindre pulsion destructrice, de le localiser et de fournir des données sur lui. A la moindre envie de meurtre, la puce explosera, causant ainsi des lésions irréversibles au cerveau. C’est sous cette épée de Damoclès et selon cette liberté toute relative, que le jeune condamné commence son travail d’intérêt général…
Yua Kotegawa a vraiment le don de mêler humour et thèmes graves. La peine de mort au Japon cotoie un humour gamin avec magie.
L’histoire commence très fort avec un homme enfermé dans des conditions horribles, à tel point qu’il finit par se considérer comme un animal. La dureté du récit que fait Tajima nous met mal à l’aise car, bien qu’étant un criminel récidiviste, on ne peut que le prendre en pitié vu ses conditions de « vie ». Puis, petit à petit, l’humour apparait pour détendre l’atmosphère. Mais ce procédé est ingénueux car il permet de mieux mettre en valeur le coté sérieux du manga. Les moments tragiques, cruels sont mieux perçu par le lecteur qui vit l’expérience, non ps comme l’équipe de scientifiques mais bien comme Tajima. Il partage ses joies, ses peines, ses doutes, ses espoirs. La peine de mort est un sujet sensible, quelque soit le pays. Néanmoins, Yua Kotegawa ne semble pas prendre partie. Elle donne des arguments pour et contre à la fois, parfois entre les personnages eux-mêmes. Mais surtout, elle a une réelle réflexion sur le sujet même si elle ne donne en aucun cas son idée sur la question.
Les personnages sont tous attachants. Tajima nous touche dans la lente ré-humanisation car il ressemble à un enfant qui découvre le monde. Cet aspect est plus fort quand on sait ce qu’il lui est arrivé dans son enfance. On ne peut pas non plus rester insensible devant le cas de Yume, jeune fille aveugle qui se lie d’amitié avec le condamné à mort. Contrairement aux autres élèves, sa cessité lui permet de voir au coeur de Tajima, l’aidant ainsi à ressurgir des sentiments enfouis au plus profond de lui. Tous les personnages qu’il cotoie lui apprennent un sentiment différent, bon comme mauvais. Certains lui apprennent l’maour, l’amitié, mais d’autres lui enseignent la peur, la colère, la culpabilité. Néanmoins, il ressort grandi de chaque expérience car il s’humanise au fur et à mesure.
Le dessin est assez typique de la mangaka. Le décor est très peu fourni, avec beaucoup de fonds blancs mais les persos sont très bien faits, enfin, surtout les filles. Yume et Ayano sont kawaiis mais les hommes sont assez durs dans leurs traits. Les moments comiques sont amplifiés par un dessin différent du reste. Bref, il est très bon et touchant.
Détenu 042 est un excellent manga même si la fin me laisse perplexe. En effet, on ne s’attend par vraiment à cette conclusion. Pourtant, quand on y regarde à 2 fois, elle apparait comme logique. Disons que c’est le seul poit négatif que j’ai pu trouver. Ne passez à coté de ce court manga qui vous ravira, j’en suis sur.