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Paris lue depuis l’île

Publié le 09 février 2010 par Mindlegap

A l’approche de la Saint Valentin, combien d’agences de voyages ne proposent-elles pas une formule alléchante, tout compris (enfin, à vous de trouver le partenaire quand même) pour passer un week-end en amoureux, in the most romantic city in the world, Paris? Marques de chocolats, Eurostar, grands magasins, offices de tourismes, tous proposent des moments mémorables dans la capitale française et organisent même des concours permettant de gagner le voyage rêvé. Vu d’ici, et d’ailleurs, Paris promet, des promenades délicieuses, des douceurs inoubliables, voire inavouables, à tous les couples d’amoureux du monde, nourris de littérature romanesque, de films mythiques, d’images d’Epinal sur fond de Tour Eiffel scintillante ou délibérément grisée, grisante, toujours bienveillante, «Bergère, ô tour Eiffel, le troupeau des ponts bêle ce matin.».

Hier pourtant, une correspondante de la BBC semblait avoir un regard bien différent sur Paris: «The Seine, swollen against its banks, pushes and squeezes its way through the city like an irascible woman in too-tight shoes. And the January depression has even sucked some of the glitzy dazzle out of the Eiffel Tower, leaving it looking – at least from a distance – like a rather cheap, left-over Christmas decoration». Pauvre Seine, piteuse Tour Eiffel et le charme s’est envolé: «Paris just cannot be bothered any more to turn on the charm».

Une expérience, non, des expériences malheureuses dans cette ville où visiblement le client n’est plus roi. Quelle tristesse que de s’entendre dire par un chauffeur de taxi: «I ’m not your slave»; de tomber sur un garçon de café qui s’attend à être interpellé par Monsieur, plutôt que par «hep, garçon!»; de se faire renvoyer au cageot des poireaux par un maraîcher pour se servir soi-même; de ne pas recevoir toutes les attentions de la réceptionniste du médecin; d’affronter la brusque franchise d’une vendeuse de frusques qui, dans son intérêt, aurait mieux fait de se livrer à un mensonge poli que la réserve britannique affectionne.

Ah, Paris n’est plus ce qu’elle était!  La critique va cependant surtout aux Parisiens et, au détour d’une généralisation, aux Français. Mais tout s’explique: «The revolution of 1789 has burned the notion of equality deep into the French psyche and a proud Parisian finds it abhorrently degrading to act subserviently».

Mais l’honneur est presque sauf: si, au petit matin, après des heures de regards énamourés et promenades sur toutes les rives de la Seine, vous vous avez encore besoin de réconfort, arrêtez-vous à la boulangerie du coin de la rue pour le plaisir d’un croissant savamment et joliment (même trop longuement!) emballé. Profitez-en bien lors de votre week-end à Paris, car à Londres, les seules boulangeries s’appellent Paul et il n’y en a pas à tous les coins de rue! Mais à Londres, «The customer is allegedly always right in London but, in Paris, he or she is little more than an irritant». Voyons, Madame, qui dit quoi? Et vous qu’en dites-vous?

Lire l’article complet en Anglais: In Paris, the customer is not always right


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