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J’ouvre les yeux sur des lumières inédites, offertes au grand ciel d’hiver.
Des fragments me parviennent de si loin, par delà les cimes enneigées, qu’ils semblent portés par d’étranges courants d’air…
Ce sont courants de vie déclinés à l’infini des messages…
*
Une paix étrange vient panser les plaies.
Tant d’inquiétudes de ne trouver aucun temps pour la lucidité…
Folle course qui nous prend et déjà nous meurtrit, jusqu’aux plus profonds viscères.
Couteau profondément planté en la gorge du poème nous vaquons en d’illusoires quêtes…
Il n’est que babillement de mésanges invisibles pour tout train d’atterrissage…
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« Poésie: flamme ardente qui nous brûle de vie…
Qu'avons-nous à vivre sinon chanter la vie?
Si parfois elle chancelle,
c'est que notre vigilance s'est endormie… »
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Les doigts fébriles de voir les minutes s’égrener, s’agitent en de vaines pages…
Il n’est que soupir pour encore nous faire croire vivant…
Nous marchons, mais tout n’est qu’illusion : nous allons droit vers la fosse ouverte…
Il nous reste des ailes blanches ou porter encore nos regards amoureux…
Petits fragments épars de tendresse avouée…
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« Alors je lève les yeux…
Si grelottantes heures que celles-ci: elles nous mènent sur la voie des rêves.
Et les voilà qui rient à gorge déployée de nos hésitations… »
*
Mes pupilles n’en reviennent pas d’être encore là.
Ma bouche se délecte de paroles portéessur d’angéliques portées…
Mes mains cherchent encore au cœur de chacun ce frémissement, frêle indice d’une vie qui palpite…
Mes mains cherchent, mes pupilles voient, mon cœur sent…
Mon esprit hagard en reste à ses questions…
Manosque, 21 janvier 2010
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