Les femmes célibataires sont aujourd’hui les nouvelles héroïnes des films et des romans. Cette nouvelle position est-elle un choix réellement désiré ou une phase d’attente, trop longue, avant de trouver l’homme de leur vie ?
L’image de la femme célibataire a beaucoup été malmenée. Elles ont suscité au mieux pitié au pire condescendance et méfiance. Ces “ mademoiselles ” occupaient souvent des métiers sans grande possibilité d’évolution : secrétaire, téléphoniste, infirmière, institutrice… Depuis près de trente ans, ce tableau a perdu de son vernis au profit d’une femme revendiquant ouvertement sa solitude. Mais ce célibat est-il réellement devenu un épanouissement personnel ?
Célibattante ou célibattue ?
La célibataire trouve aujourd’hui son écho dans la littérature : “ Le journal de Bridget Jones ” de Helen Fielding, “ Sex and the City ” de Candace Bushnell. Ces romans, souvent portés à l’écran, racontent les histoires de femmes modernes, ayant réussi leur carrière et qui décrivent avec humour et dérision leur situation. Leurs pérégrinations sentimentales font le bonheur de nombre d’entre nous. Mais comme le dit si bien Oscar Wilde, “ l’humour est la politesse du désespoir. ” "Derrière ces masques d’ironie est de sarcasmes se cachent une réelle souffrance. Derrière la revendication du célibat se cache une fascination pour le couple. Derrière la réussite professionnelle se cache une gent masculine qui ne supporte pas qu’on la batte sur leur propre terrain ”, explique Jean-Claude Bologne.
Pour les battantes, point de salut à part le célibat. Et cette ombre au tableau finit par laisser un goût d’échec. Nos héroïnes, malgré leur discours émancipateurs, ne cherchent en réalité qu’à trouver leur âme sœur, afin de se fondre dans le moule de la société. L’Amérique est à la fois le pays de la liberté et de la morale toute-puissante. Bridget et les autres ne peuvent y échapper.
Je dirais même que, dans la mesure de prendre en charge sa propre vie, avec ses réussites et ses dépits, la célibataire combattante, a pu mettre en évidence la possibilité nécessitante d'une indépendance fondatrice, d'où arrachée une place indispensable dans la société, l'économie et la politique, adieu l'image usée de vielle fille déprimé sans aucune compensation.