Ça ne va pas très bien pour les séparatistes québécois, ou souverainistes comme ils aiment s’appeler. Les réactions à la récente déclaration publique de leur ex-chef Lucien Bouchard ont mis en relief les divergences profondes qui divisent les membres et les supporteurs du parti Québécois (PQ). Un article récent du journal Le Devoir les partage en trois catégories : les « fatigués » qui ont lâché prise, les « inévitalistes » qui croient que l’indépendance est certaine et les « pédagogues-léninistes » qui discourent depuis les banquettes de l’opposition.
Bouchard, François Legault l’ex-ministre-démissionnaire et d’autres estiment que les Québécois ne veulent pas se séparer du Canada et qu’il n’est pas propice de perdre du temps précieux à discuter du sujet. Les sondages confirment cette opinion. Plusieurs de ces individus, inquiets de l’évolution du Québec, suggèrent que le PQ mette de côté l’article 1 de sa constitution (l’indépendance du Québec) et oriente plutôt son programme et ses politiques vers l’objectif de créer un bon gouvernement et de classer aux oubliettes la tenue d’un autre référendum. Certains proposent même la création d’un nouveau parti « arc-en-ciel » qui embrasserait toutes les tendances et proposerait des politiques pratico-pratiques face aux grands défis qui se lèvent à l’horizon de notre province. D’autres croient qu’une nouvelle coalition de l’opposition inspirée des « lucides » et dirigée par des hommes d’affaires serait la réponse.
Qu’il y ait un nouveau parti sur la scène politique québécoise, je n’y vois pas d’objection même si je pense que les trois qui existent suffisent. Mais penser qu’il prendra le pouvoir dans un avenir rapproché me semble illusoire. Ce n’est pas la multiplication des partis qui renversera le gouvernement actuel. Jean Charest, PM et chef du parti libéral, est trop fin politicien et bon gouvernant pour se faire renverser aussi facilement.
Le mouvement séparatiste québécois est un peu comme d’autres dans le monde qui se sont exprimés depuis la deuxième guerre mondiale. Les berbères d’Algérie, les Kurdes d’Irak et de Turquie, les protestants en Irlande, les Basques d’Espagne, les Arméniens de Turquie ont tous connu une fin tragique. L'histoire de ces peuples nous a appris que toutes les batailles gagnées par les minorités dans le passé ne l'ont jamais été au bout du fusil mais grâce à l'action positive des minorités elles mêmes vis a vis des majorités.
Les Irlandais, les Italiens et surtout les noirs américains ont eu d'énormes difficultés à défendre leur identité tout en essayant de s'intégrer à la société américaine en général. Tous ces mouvements ont réussi à changer les choses dans leur pays en faveur de la société qu’ils défendaient. Par exemple, les berbérophones les plus virulents ne parlent plus, aujourd'hui, d'une république berbère indépendante du reste de la nation algérienne, mais se re-concentrent sur les revendications les plus importantes de la Kabylie, à savoir la sauvegarde de leur culture. Non seulement réaffirment-ils leur nationalisme algérien mais ils jouent aussi le jeu démocratique en Algérie pour démontrer que la pluralité culturelle est en fait un avantage pour l'avenir de leur société plutôt qu'un fardeau.
Je ne doute pas qu'il y ait encore de l’animosité entre les sociétés revendicatrices et les autres de leur pays, mais je crois qu'avec le temps, elles finiront par trouver un terrain d'entente et oublieront leurs conflits culturels du passé, malgré que ce ne soit jamais à la satisfaction de tous.
J’ai toujours pensé que le parti Québécois, le parti le plus démocratique du Québec, représentait l’âme patriote de notre peuple. Il a toujours été un grand défenseur de sa langue et de sa culture. Il a rendu de grands services depuis qu’il existe. Les politiques sociales, culturelles, économiques ont toutes subi ses influences positives et ont été transformées à l’avantage de l’ensemble de notre peuple. Toute nation a besoin que certains de ses membres soient constamment à l’affût pour rappeler et défendre la raison d’être de son existence.
Nonobstant que le fossé soit encore grand entre les francophones et les anglophones canadiens, je diffère profondément d’opinion avec les péquistes sur la question de la séparation de l’ensemble canadien. Nous avons le privilège de vivre dans un grand pays au territoire extraordinaire qui est le plus vaste du monde, riche en pétrole, en minerais, en eau, en forêt, entourée de trois mers, etc. Ce sont nos ancêtres qui l’ont découvert, parcouru et cartographié mais, malheureusement, ils en ont perdu le contrôle. Le Canada est un pays superbe à tous les points de vue, pourquoi vouloir céder notre part ? Ne devrions-nous pas chercher à le conquérir avec nos entreprises… ?
On dit que les Anglais nous ont conquis, j’aime mieux dire que les Français n’ont pas défendu leur territoire. En effet, « à peine 15 000 Français et Françaises ont fait voile en direction du Canada au XVIIe siècle, et les deux tiers d'entre eux n'ont fait qu'un séjour temporaire dans la colonie avant de retourner définitivement en France ou de mourir au Canada à l'état de célibataire. C'est très peu. Avec une population dépassant à peine le tiers de celle de la France, les îles britanniques auraient envoyé au Nouveau Monde près de 330 000 immigrants durant la même période. (PDRH) ». N’ayant pas peuplé leur territoire, les Français se sont mis en position de faiblesse et ont tout perdu. Si la France avait agi comme le gouvernement anglais d’alors, aujourd’hui l’Amérique serait française et la langue française serait probablement la langue mondiale. La France a vraiment perdu gros.
Nous avons vécu longtemps sous la domination anglaise depuis 1759 et ce que nous possédons aujourd’hui a été gagné à cause de la solidarité qu’ont fait montre nos ancêtres. Mais il nous faut quand même, et c’est un travail de tous les instants, veiller au grain afin que notre culture, notre langue, nos lois sociales, notre économie et tout ce qui à rapport à notre société demeurent en bonne santé.
La défense d'une culture minoritaire dans un pays ou un autre est une chose que je supporte avidement. C’est pourquoi je souhaite que le PQ continue à exister même si je ne partage pas sa raison d’être qu’est la séparation du Québec du Canada. Il doit se renouveler pour maintenir vivantes et à jour ses politiques de défense des intérêts de la nation francophone du Québec Cependant, il ne doit pas croire en avoir le monopole car c’est l’affaire de tout le monde, même des fédéralistes.
Claude