Quelques heures avant d'offrir le plus beau concert de la soirée de vendredi, les Beach House, Victoria Legrand, nièce du compositeur Michel Legrand, et Alex Scully nous recevaient dans leur loge pour parler de leur merveille de troisième album pop "Teen Dream". Rencontre.
Contents de vous retrouver à Saint-Malo ?
Victoria Legrand : Oui, on est très excité à l’idée de jouer ici.
Votre troisième album « Teen Dream » sorti il y a quelques semaines a été très bien accueilli…
V. L. : On est très content que le disque soit sorti. Il a demandé beaucoup de travail. Après, il y a encore une certaine nervosité à jouer les morceaux. Tous les soirs, on apprend encore des choses sur notre musique.
Alex Scully : On essaie de ne pas trop se soucier de ce qui est écrit à notre sujet. Après tant mieux que les gens soient satisfaits de notre travail. Mais on a encore beaucoup de choses à améliorer.
Quoi, par exemple ?
A. S. : Tout un tas de choses. Comme la manière dont on partage nos chansons. Aucun de nos concerts n’approche la perfection.
V. L. : De toute façon, la perfection n’existe pas. Il y a des concerts réussis et d’autres ratés. C’est tout. En jouant sa musique tous les soirs, on se rend surtout compte de ce que l’on a plus envie de faire. Ca nous a amené dans des directions différentes pour chacun de nos disques.
L’adaptation des morceaux vous pose des difficultés ?
A. S. : Pas tellement. Tous les morceaux du disque sont déjà enregistrés plus ou moins de manière live, à l’exception de quelques samples de batteries ou de basse.
Ce nouveau disque semble plus physique que les précédents…
A. S. : C’est surtout le disque sur lequel on a bénéficié des plus gros moyens.
V. L. : Mais c’est vrai que l’album est plus physique. Je trouve qu’il y a quelque chose de sexuel. De plus intense.
La Norvège revient dans plusieurs chansons…
V. L. : On a commencé à écrire la chanson « Norway » en Norvège avant de finir le titre aux Etats-Unis. Elle nous a été inspirée par l’énergie et la poésie de ces paysages sauvages. Mais de manière générale, nous n’avons pas de bonnes explications pour ce que nous faisons. Nous ne sommes pas du genre à intellectualiser les choses.
Pourquoi ce titre « Teen Dream » ?
V. L. : Le titre nous est venu spontanément. Il a quelque chose de très classique et suggère la passion. L’album n’a rien à voir avec nos adolescences. On a pris cette formule parce qu’elle nous inspirait beaucoup de choses.
Votre écriture fonctionne beaucoup à travers des images…
V. L. : Nous sommes des artistes très visuels. C’est quelque chose de très important pour nous. On a ainsi confié à dix artistes la mission de mettre en image nos chansons. Les clips ont été assemblés sur un DVD qui accompagnait le disque. Pour nous, c’est une manière d’élargir notre langage. De s’ouvrir de nouveaux horizons. C’est très excitant.
Votre musique est souvent qualifiée de « Dream Pop »…
V. L. : On n’a pas de problème avec cette catégorisation. On y voit juste une manière d’orienter les gens, de les guider vers notre musique. Mais c’est sûr que les rêves font partis de notre musique, de notre monde.
On trouve sur « Teen Dream » toute une palette d’émotions…
V. L. : C’est l’essence même de la musique de relayer des émotions. Elle reflète ce que les artistes ont au plus profond d’eux. Plus le spectre est large, plus les chansons deviennent intéressantes.
Recueilli par KidB