[critique] Skins S04E01 à E03 – Grandeur et fin de décadence

Oyé Oyé Skins est de retour! On est content de retrouver la bande des teens de Bristol même si après une troisième saison décevante, on s’attaque à la quatrième plein de méfiance.
=> Le nouveau cast arrivera-t-il enfin à être à la hauteur de Sid, Tony, Anwar & co?
=> Les mousquetaires arrêterons-t-ils de se battre pour la foufoune de Effy?
Voyons ce qu’il en est dans les trois premiers épisodes:

Episode 1 – Thomas

Rating: 2 out of 5 stars

Écrit par Jamie Brittain – co-créateur de la série avec son papa – le premier épisode de cette saison est centré sur le personnage de Thomas, l’un des seuls qui m’avait laissé une bonne impression lors de la saison précédente.

A priori tout commence bien : un événement carrément extrême comparé à la saison 3 se déroule pendant les premières secondes, le spectateur est choqué (un peu) et plein de joie et d’espoir (beaucoup) : ça y est les scénaristes se sont réveillés!!!
Et bien non. Fausse joie. Rien à faire, l’épisode ne décollera pas.
Jouant la carte du pathos assez grossièrement, le scénar fait tout pour rendre la vie de Thomas misérable, avec les répercussions du dit événement, une enquête de police, des problème de famille, Panda qui ne s’est toujours pas acheté un cerveau, la religion, la maladie, le mal du pays… bref tout y passe!
Thomas accumule la loose devant notre œil dubitatif et désintéressé, so what?

A mon humble avis (non il n’est pas humble mais c’est mon avis donc il fait au moins semblant de l’être, enfin à mon avis?) le plus gros problème de cet épisode c’est que le couple «looser/ravagée du cerveau» on l’a déjà viou : ça s’appelle Sid et Cassie et c’était plus glamour, plus intense, plus charismatique, c’était inédit et rock n’ roll, c’était le Golden Age de Skins. Ici on baille devant Thomas et Panda se débattant jusqu’à un léger coup de théâtre qui nous sortira de notre torpeur, qui promet plein de bonnes choses et de drama pour la suite.

Mais restons positifs et listons les plus de ce season premiere:

- Personne ne s’est battu pour la foufoune de Effy pendant 47 minutes.
- Une petite nouvelle dans le casting, la délicieuse Andréa fille d’un pasteur congolais a pas mal de potentiel…
- La petite sœur de Thomas est moins chiante que son grand-frère (malheureusement l’épisode n’est pas centré sur elle)
- JJ a coupé ses cheveux et Effy se maquille encore plus comme une fille de joie, viva la fashion british!
- Pour le peu qu’on le voit, Cook est supportable.
- seulement un seul«oggy oggy oggy» sera clamé dans cet épisode, ça fait du bien!

Donc voilà, épisode assez mollasson, ça pourrait s’excuser parce que c’est un début de saison et qu’il faut le temps aux intrigues de se mettre en place mais ça serait oublier le premiere de la saison 2 centré sur Maxxie/Tony qui était tout simplement génial.

Episode 2 – Naomily

Rating: 3.5 out of 5 stars

L’épisode précédent était boring mais plein de promesses quant au drama potentiel, alors on lance la lecture de la video toujours en se méfiant un peu… Ouf! Tout va bien, promesses tenues!
On a l’impression que la saison commence enfin, en douceur certes mais enfin!
Plus que Effy et Freddie, c’est vraiment la paire Naomy/Emily qui joue le rôle de «couple alpha» dans la bande : elles envoies une image de nanas cool, belles, sûres d’elles et pas connes…Vu de l’extérieur tout est parfait, les gamines rayonnent. Pourtant lorsque la caméra nous emmène dans l’intimité du couple ça se complique : une série d’événements amène Emily a douter de la loyauté de Naomi…mais est-ce Emily qui se la joue insecure ou alors est-ce que Naomi a vraiment quelque-chose à cacher? Pendant tout l’épisode, on doute, on s’attache, on se passionne («cherche pas la merde aussi toi!!», «arf non t’a pas fait ça quand même?!»).
Du coté des autres personnages le père des jumelles nous fait bien marrer, Effy revient sans faire trop de bruit, Panda fait rire et Cook reste supportable, ça tient du miracle…

Pour ce deuxième épisode Skins 4 nous donne du drama ado (et lesbien) comme on les aime, avec créativité (l’épisode se paye le luxe d’un passage en animation par exemple), sensibilité et humour, c’est un peu une renaissance pour la série qui revient à ses heures glorieuses des premières saisons (cf. le Golden Age évoqué plus haut).

Animation inédite pour Naomily

Episode 3 – Cook

Rating: 4 out of 5 stars

Maintenant, me voilà bien emmerdé : que dire sans trop vous spoiler sur l’épisode de Cook sinon qu’il est excellent?
Pendant la saison 3, la famille de Cook était souvent évoquée pour son absence. On avait peur qu’on nous serve la soupe au cliché en ce qui les concerne mais bien heureusement non. Le spectateur fait la connaissance de personnages entiers et hauts en couleurs. On comprend mieux la personnalité de Cook et même si on ne supportait pas ce personnage nous voilà soudain super pote avec lui. Encore plus que dans l’épisode précédent on nous offre quelque chose d’inédit et tragicomique, on nous parle de passage à l’âge adulte, des choix à faire, de rédemption, d’autodestruction et de responsabilités sans se retrouver piégé dans une morale lourdingue ou un pathos anesthésiant comme lors du season premiere.
A partir de là, difficile de vous en dire plus sans vous gâcher le plaisir de la découverte.

En deux épisodes la série retrouve sa grandeur passée, le nouveau cast gagne enfin sa légitimité, et on a hâte de voir ce que nous réserve la suite!

Oyé Oyé Skins est de retour et c’est pour le meilleur!

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