- Au niveau individuel, les nouveaux pays émergents créent une demande de biens alimentaires plus importante, impactant les cours du marché. Cette hausse structurelle de la demande inquiète car personne ne sait si l’offre sera susceptible de la satisfaire. Les terres arables ne sont pas illimitées et la qualité de certaines d’entre elles se dégrade (érosion des sols, déserts, etc.). La crise alimentaire survenue courant 2007 – 2008 a suscité beaucoup d’émoi à travers le monde, et à raison : le prix des céréales de base a, en effet, augmenté de près de 200%.
- Au niveau des firmes, la demande mondiale devient de plus en plus exigeante. Elles doivent à la fois tenir compte des nouveaux marchés sur le plan quantitatif et des nouvelles revendications sur l’ensemble des marchés en termes qualitatifs. En effet, il n’est plus question de vendre uniquement du goût. Il faut proposer des produits santé, qui nourrissent sans compromettre le corps. Ce qui suppose une réduction du sel ou des additifs alimentaires d’une manière plus générale. Dans ce contexte, c’est l’ensemble du système de distribution alimentaire qu’il s’agit de réformer. Il est impératif de s’extraire d’un modèle agroalimentaire productiviste proposant des aliments qui compromettent à terme la vie de leurs clients, au même titre de la cigarette.
- Au niveau des Etats, la crise a réveillé les consciences nationales. Si la sécurité alimentaire constitue depuis fort longtemps un enjeu stratégique, elle se transforme peu à peu en problématique d’autosuffisance alimentaire. Il ne s’agit plus tant d’avoir accès à l’alimentation mais bien de pouvoir la produire sur le territoire national, ce qui n’est pas du tout du même ressort.
- Au niveau mondial, l’alimentation est un besoin universel. Les problématiques sont fort nombreuses ; de l’environnement aux maladies en tout genre. L’évolution du système agroalimentaire dépend de la capacité des Etats à mettre en place une instance de régulation mondiale.