Le cerveau de A à Z (II)

De 20 à 60 ans, le cerveau continue de créer des synapses, grâce à une stimulation maintenue. En effet, même si le développement cérébral s'achève avant 25 ans, âge auquel le cerveau atteint son pic de puissance avec les principaux circuits établis et stabilisés, et un lobe préfrontal (siège des activités cognitives supérieures, ici) à maturation, la perte neuronale est faible pendant la vie adulte. Ce sont surtout les capacités d'apprentissage fines, telles que celle d’un instrument de musique ou d’une langue étrangère par exemple qui sont affectées, mais la plasticité synaptique est encore largement présente et on observe deux zones cérébrales qui continuent de produire des neurones : le bulbe olfactif et l’hippocampe. Ceci nous permet de sans cesse progresser et nous adapter aux divers changements environnementaux, professionnels, sociaux, familiaux …

Après 60 ans, onobserve une diminue de la plasticité synaptique, c’est le vieillissement cérébral. «Toutes les membranes des neurones, chargées de lipoprotéines, vont s'oxyder petit à petit, explique André Delacourte, directeur de recherche du groupe Maladies neurodégénératives et mort neuronale, unité Inserm 837. Les cellules nerveuses - surtout l'axone - vont se rigidifier, entraînant un ralentissement progressif du transport de l'influx nerveux dans les circuits. Le cerveau devient moins souple, moins réactif. Il traite moins bien l'information et s'adapte mal aux changements.» D’où l’intérêt de préserver ses facultés intellectuelles en ayant des projets, en voyant des amis … Mais là encore l’utilité des stimuli virtuels sont inefficaces. En effet, Alain Lieury (ici "L'humain comme ordinateur"), psychologue à l’université de Rennes a notamment testé le jeu « Dr Kawashima » sensé stimuler le cerveau et a montré avec son équipe que ces programmes n’ont aucun impact. La priorité est d’entretenir ses sens en continuant à les stimuler par des activités sociales (réunion d’amis autour d’un Scrabble, Trivial …) et physique (piscine par ex) et d’avoir une alimentation variée et riche en acides gras et aliments antioxydants, tels que le kiwi, l’orange, la tomate, l’épinard par exemple afin de réduire l’oxydation des gaines de myéline entourant l’axone des neurones.