Peut-être extrême, voire démago c'est clair, mais on ne peut que réfléchir à ce qui est dit, s'interroger quant au miroir qu'il nous renvoie sur notre fonctionnement. Ce film est un peu une synthèse de beaucoup de choses qui sont dites, et qui donnent un regard différent sur le travail, la consommation, le fonctionnement général d'une société qui n'a plus vraiment de contrepied. Idéal avec les lectures de Dominique Méda ("Le travail, une valeur en voie de disparition") ou de Jean Baudrillard ("La société de consommation"), moins accessibles que cette video il faut l'admettre. Ce que je trouve intéressant, c'est qu'au delà de la critique, il montre bien quels processus nous permettent de croire, et de suivre, tous les grands schémas du monde qui nous entoure.
En tant qu'urbaniste, j'ai écouté avec attention ce qu'il dit sur la Ville, en partant de cette citation : « L’urbanisme est cette prise de possession de l’environnement naturel et humain par le capitalisme qui, se développant logiquement en domination absolue, peut et doit maintenant refaire la totalité de l’espace comme son propre décor. »
Sa vision m'a semblé assez passéiste, même si tout n'est pas faux.Critiquer la séparation de l'espace urbain, pourquoi pas, même si cela répond aussi à notre culture européenne. Dire que tout obstacle naturel ou humain doit être réduit pour faciliter le transport des marchandises, je trouve ça un peu radical. Dire que l'habitat ressemble à des cages, à des prisons, à des cavernes, ça va un peu loin !
Je trouve par contre très vrai son discours sur l'écologie. Entre Hulot, les messages débiles qui terminent les shows TV et pire, les campagnes de com' auxquelles toute entreprise doit souscrire, la culpabilisation de masse est bien là ! "Et pendant qu’ils nous culpabilisent, ils continuent à polluer sans cesse notre environnement et notre esprit. Il s’agit comme toujours de changer quelques détails pour que tout puisse rester comme avant".
Sans parler du discours sur le travail !! "Mais pour entrer dans la ronde de la consommation frénétique, il faut de l’argent et pour avoir de l’argent, il faut travailler, c'est-à-dire se vendre. Le système dominant a fait du travail sa principale valeur. Et les esclaves doivent travailler toujours plus pour payer à crédit leur vie misérable. Ils s’épuisent dans le travail, perdent la plus grande part de leur force vitale et subissent les pires humiliations. Ils passent toute leur vie à une activité fatigante et ennuyeuse pour le profit de quelques uns. L’invention du chômage moderne est là pour les effrayer et les faire remercier sans cesse le pouvoir de se montrer généreux avec eux." Excessif peut-être, mais quand je vois le matin et le soir tous ces gens lessivés, vieillis et sans vie rentrer chez eux, je me dis qu'il y a du vrai là dedans !
Voilà la 1ère partie du film, la suite ici.
De la servitude moderne,1ère partie (sur 3)
envoyé par avantiprod. - Regardez des web séries et des films.
Et pour se faire votre avis, vous pouvez jeter un oeil à cet article qui fait la critique de ce documentaire.