Le métier de journaliste n’est pas de tout repos, sachez-le. À 5 h du matin, heure à laquelle le directeur de rédaction arrive à ActuaLitté, il prend son téléphone et me laisse un message sur mon répondeur (oui, moi, je viens juste de me coucher après un concert rock) : « Laurianne, quoi ? Ton téléphone est encore coupé… tu tiens vraiment à continuer à faire tes chroniques ? Ok, alors je te laisse 24 h pour me faire un coup de projecteur sur un groupe que l’on entend encore peu, mais qui promet. Allez cocotte… au boulot ! » bon, « cocotte » au réveil n’était pas des plus joyeux ! Mais il a un joli sourire, je ne dirai rien… et puis ça tombe bien, j’ai un truc dans ma playlist des cartons de l’année 2010 avec Gush et leur premier album Everybody’s God.
La rencontre avec le groupe
Alors, ça tombe à pic qu’il me demande une perle qui promet parce que justement l’autre soir j’étais invitée à une soirée dans une tour d’immeuble de vingt étages et pour m’y rendre je devais forcément prendre l’ascenseur. Je m’engouffre dans l’habitacle avec six autres personnes qui ne disent pas bonjour. De toute évidence, on va au même endroit. Et le décollage est immédiat quand tout d’un coup, la musique de fond nauséeuse commence. Le genre de musique d’ascenseur qui passe en boucle la même musique non-stop avec Mauranne. Oui, une envie de se pendre avec les câbles de l’ascenseur, j’y ai pensé aussi ! Vingt étages comme ça, impossible. Et c’est là qu’un MacGyver commence à trafiquer la musique et nous met Gush… la révélation. Un rock groove entre du Prince, du Rod Stewart, des Stones, du Jackson Five et le swing qui nous fait bouger les épaules légèrement d’abord et ce fut la soirée boule à facette dans l’ascenseur.
Quand la musique est bonne, bonne, bonne
On se connaissait pas il y a encore quelques secondes et nous voilà comme des fous les bras en l’air. Les filles à raccourcir les robes, les gars à desserrer le nœud de cravate. Des projecteurs qui dansent au rythme de la pop aux petits ballons de toutes les couleurs et le tout avec une énergie démentielle. Everybody’s God c’est l’album par excellence qui nous plonge dans cette ambiance Marvin Guay qui déménage. Ils sont quatre, quatre Parisiens, deux frangins et deux cousins. Les quatre chantent en cœur au rythme du rock-groove. « Let’s Brun Again » avec l’intro type d’un « Say, Say, Say » entre Michael Jackson et Paul Mccartney, le titre suinte le style lumineux des années 70.
Et tout l’album a la même énergie. « No Way », « Back Home » sont des joyaux de vitalité et d’audace. Mais ne faites pas l’erreur de croire qu’il est question de vivre sur les cendres chaudes du groove au rock rolling stonien ; ils ont su fabriquer un son époustouflant qui ne laisse pas les sourds indifférents c’est dire ! Everybody’s God c’est d’un enthousiasme qui nous fait ressentir chaque cellule de notre corps. Fraîcheur, vivacité, légèreté sans mièvrerie. Des paillettes qui tombent du ciel sans pour autant nous tromper sur marchandise.
Levez-vous et dansez maintenant
Même pépé qui dira toujours que la musique d’aujourd’hui est une musique de fou, vous piquera l’album et dansera avec son déambulateur. Gush c’est la fontaine de jouvence qui donne bonne mine même quand il pleut tous les jours, même quand on vient de se faire virer de son boulot… tiens à propos, faut que j’envoie la chronique avec l’album au rédacteur en chef… et je passe ma journée avec Gush non stop !