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La crasseuse image de Floyd Landis
vendredi 19 février 2010 par Raphaël WatbledSoupçonné d'avoir détourné, par piratage informatique et pour sa défense, des pièces du laboratoire de dépistage du dopage, Floyd Landis fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Son image publique, déjà saccagée, n'en sort pas grandie.
Nom : Landis. Prénom : Floyd. Professions : cycliste, pirate informatique. Signe distinctif : trop-plein de testostérone. Point sensible : vainqueur le plus éphémère du Tour de France.
Le très bref successeur d'Armstrong au palmarès du Tour a probablement fait l'erreur la plus regrettable de sa vie en gagnant le Tour 2006. Bien que très méconnu deux ans plus tôt, Floyd Landis avait néanmoins réussi à entourer sa fulgurante progression d'une bienveillante curiosité et sa victoire au Tour, brièvement perçue comme authentique et humaine, avait été reçue avec une certaine chaleur avant que d'être honnie et officiellement niée, la faute à un contrôle positif à la testostérone. Sa défaillance spectaculaire de la Toussuire, Maillot Jaune sur le dos, puis son incroyable réhabilitation par Morzine, sa vie privée d'ex-mennonite, son caractère inspirant davantage de discrétion et d'humilité que son prédécesseur, lui avaient été favorables.
Aujourd'hui, Landis fait figure de type pas très net. Au-delà de la très vive déception causée par son dopage, et de son exceptionnelle disqualification (fait unique depuis… Maurice Garin en 1904), ce sont ses multiples tentatives d'expliquer rationnellement son contrôle positif par des mensonges incongrus, ses dépenses somptuaires et donc indécentes destinées à sa vaine défense, mais aussi l'incroyable et grossier piratage informatique auquel il s'est possiblement livré (ou qu'il a commandité, ou cautionné ?) sur le laboratoire anti-dopage afin de détourner des pièces à son avantage, qui ont saccagé l'image publique de l'ex-sympathique ex-équipier d'Armstrong devenu ex-vainqueur du Tour.
Le mandat d'arrêt lancé à son endroit (mandat dont le caractère n'est pas international) parachève le désastre. L'opinion publique assimile aussitôt le sportif au gangster, même si ce mandat ne procède pas d'une confirmation de culpabilité mais est dû à la non-présentation de l'intéressé à une convocation du juge. Mais le désastre est total. Floyd Landis a sabordé sa carrière et ravagé son image. Le Tour 2006 constitue une sorte de béance dans le palmarès, même si Oscar Pereiro en a été désigné vainqueur, sans grand intérêt. Landis a joué de malchance. Qui sait quel comportement adopteraient les autres vainqueurs en de pareilles circonstances ?
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