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Trois crises

Publié le 19 février 2010 par Jfa

La crise économique actuelle s’explique par le fait que, encouragée par le consensus de Washington reagano-thatchérien, la sphère financière s’est coupée de l’économique, s’est dotée d’instruments destinés à faciliter les spéculations, s’est consacrée à “faire du fric”, beaucoup de fric, un fric facile et totalement déconnecté des réalités, devenu la seule obsession: on n’en a jamais assez et on passe son temps à imaginer des combines sur le théatre virtuel des Bourses mondiales pour en fabriquer plus, jusqu’au moment où ça pète…

Cela se déroule à l’identique ou presque au plan politique dans nos démocraties, devenu un monde de professionnels qui en vivent, bien, voire très bien pour certains, et n’ont d’autres soucis que de se faire réélire, transformant les partis, crées pour défendre des valeurs, en simples machines électorales, les congrès en champs clos des appétits et des clans et les structures locales en machines à maîtriser les investitures. Le politique s’érige en Spectacle avec le secours de la plupart des média, déconnecté des besoins réels des populations qu’il est censé représenter, de petites phrases en grandes trahisons, de la démocratie à la démagogie, des idées aux personnes. La crise, là, est pour l’instant “douce”, se traduisant simplement par la montée des abstentions, le rejet, voire le mépris du monde politique…,  mais risque de mener à des réveils difficiles.

En y réfléchissant, je trouve que la troisième crise est celle des hommes qui, longtemps, ont vécu de plain-pied, avec et dans la nature mais qui, à partir du 19ème siècle, s’en sont déconnectés, la détruisant sans voir qu’ils sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis. Publicité aidant, la consommation dans les pays développés a noyé les besoins, créant là aussi son spectacle, creusant un fossé énorme entre les deux au détriment de la planète. La pénurie annoncée des matières premières, de la qualité des eaux et de l’air, sans parler du climat et de la démographie mettent à mal, ne disposant que d’un seul monde, le mythe d’une croissance indéfinie. Cette troisième crise  semble trouver, enfin s’installer sérieusement parmi les préoccupations de nos concitoyens.

A chaque fois, nous assistons à une sorte de maladie mentale où des délires, des obsessions, fondent des activités coupées des réalités, tournant sur elles-mêmes, mais créant de graves problèmes économiques, politiques et  sociaux. Ce qui se soigne chez des individus semble plus difficilement curable au niveau des sociétés.

Dans ces trois champs, cela s’est accompagné d’un accroissement énorme des inégalités mettant en cause les solidarités permettant les “vivre ensemble” et annonçant d’autres montées des violences.Car, ne l’oublions pas, depuis des siècles, les ruses de toutes les sociétés ont été de ne pas laisser les violences internes déchirer tout.

Pourtant, après le néolithique et l’agriculture, l’apparition de l’écriture, puis celle de l’imprimerie,  de la machine à vapeur, l’ère de l’informatique et des réseaux, 5ème révolution majeure de l’histoire de l’humanité, nous mène dans la société où la connaissance arrive à la portée de tous, où l’information partagée est la seule qui est bonifiée, où les conditions arrivent d’une vraie démocratie citoyenne.

Il faut absolument soigner ou encamisoler ces nouveaux fous.

- Foulard islamique, deux points vue relativement opposés dans Le Monde, ici et là.

- Retraites. Déchiffrages.

-“La gastronomie n’est plus ce qu’elle était”. Le Monde.


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