La banque centrale américaine a fait part après bourse hier soir à Wall Street de sa décision de relever à compter d'aujourd'hui son taux d'escompte de
0,50 à 0,75 % destiné au financement d'urgence des banques. Le taux directeur reste dans la fourchette antérieure, soit 0-0,25 %. La décision est donc sans influence sur le crédit à destination
des entreprises et des ménages dans un premier temps.
→ Il s'agit du premier changement qui intervient depuis décembre 2008 et la toute première mesure qui va dans le sens d'une normalisation des conditions de crédit
exceptionnelles mises en place jusqu'ici.
Quelque peu surprises par la mesure, les bourses européennes, comme les bourses asiatiques au préalable, ont dans un premier temps marqué un temps d'arrêt. Cette mesure concrète va
néanmoins dans le sens du rapport divulgué mercredi dans lequel apparaissait des velléités de retirer certaines mesures de soutien. Historiquement plutôt situé 1 % au-dessus du taux directeur, le
taux d'escompte qui permet aux banques d'aller se re-financer en direct auprès de la Fed fait ainsi le chemin inverse et retrouve un delta un peu plus 'habituel',
soit 0,75-0,50%.
√ Nous sommes encore assez loin des mesures de relèvement de taux déjà constatés fin 2009 en Australie
ou en Norvège par exemple. Néanmoins, c'est le signe de la fin du cycle d'assouplissement des conditions monétaires. Pour mémoire, le tout premier geste à la baisse au début de la crise avait été
donné précisément via le taux d'escompte à la mi-août 2007 via un abaissement de 0,50 % pour soutenir le secteur bancaire.
Sur fond d'anticipation à la hausse concernant l'inflation, selon les propos du Président de la Fed du district de Saint Louis, et d'interrogations sur la portée
réelle du geste, le marché a été cependant rassuré lors de la publication de l'inflation des prix aux USA en janvier.
La progression est de 0,2 % sur un mois pour l'indice global, en ligne avec les attentes, mais l'inflation centrale ou sous-jacente s'affiche en territoire négatif de 0,1 %
contre + 0,1 % attendu, une première depuis 28 ans (sans impact notoire sur la variation annuelle ci-dessous)
→ A la bourse de Paris, le CAC 40, très résilient sur la séance, clôture sur un gain de 0,58 %
dénotant en fin de séance comme mardi, mais dans une moindre mesure, l'appétit des acheteurs.
Le retournement se poursuit donc mais dans une configuration d'ensemble qui n'offre pour l'heure qu'un simple pull-back contre le canal ascendant après la rupture du support le 4 février
dernier.
→ Sur le plan des résultats des sociétés, en point de synthèse, plus d'une entreprise sur 4 du S&P 500 a d'ores et déjà publié ses états comptables au titre du 4 ème trimestre. 72 %
dépassent les attentes, 18 % sont en deçà et 10 % sont en ligne avec les anticipations.
Source : Chartoftheday.com
Après le plongeon des capacités bénéficiaires au 1er trimestre 2009, la somme des bénéfices nets par action des 500
sociétés de l'indice large américain rebondit aux environ de 50 $ (courbe ajustée de l'inflation) ce qui donne une valorisation de l'ordre de 22 pour le PER
du S&P500 au cours actuel, soit 10 % au-dessus de sa moyenne historique sur très longue période (près d'un siècle)
Ce rebond ne permet pas cependant de valider pleinement le retour dans le trend haussier de la croissance des
bénéfices des sociétés en place depuis les années 80, élément qui a soutenu fondamentalement, conjugué à la baisse des taux, (un article y sera consacré) le très long marché haussier des actions depuis cette
date.
Le Dow Jones hésitant, termine stable à Wall Street aux environs de 10 400 points.