Les jeunes biologistes médicaux sont peinés du peu de cas que l’on fait de leur profession, de leurs patients, et du monde de la santé en général.
Une nouvelle illustration de l’indigence dans laquelle on les tient vient de leur être offerte par le ministère de la Santé, à la suite des difficultés immenses dans lesquelles les place l’ordonnance portant réforme de la biologie médicale.
En effet, jusqu’à présent, les professionnels de biologie médicale étaient parties prenantes dans les décisions concernant l’élaboration et l’évolution de leurs études et de leur formation. La cohérence de leurs pratiques était garantie par une commission pédagogique nationale qui favorisait les échanges et la réflexion autour de leur mission et de leur formation, et dont le rôle majeur avait permis de perpétuer leur quête d’excellence au service de leur patients.
Ce ne sera désormais plus le cas, puisque cette commission pédagogique nationale de biologie médicale, dont les ministères de tutelle étaient le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère de la Santé, n’existera plus.
Elle est remplacée par la commission nationale du troisième cycle CNIP (placée sous la tutelle unique du ministère de la santé), dans laquelle ne siégeront que trois représentants des jeunes médecins, non biologistes, et aucun pharmacien, et qui sera amenée à statuer sur la totalité des spécialités de médecine.
Ceci est tout simplement inadmissible. On ne demande pas, sous prétexte que ce sont deux disciplines appartenant au champ des sciences sociales, à un ethnologue de se prononcer et de décider des études et de la formation d’un psychologue, ou vice versa.
De la même façon, on comprend mal comment un boucher pourrait décider de la formation d’un pâtissier, sous prétexte que ce sont deux métiers de bouche…
C’est pourtant le choix sérieux et réfléchi que l’on tente d’imposer en biologie médicale, une spécialité appartenant au domaine de la médecine.
Et ce, à un moment particulièrement mal choisi, où la transcription de la circulaire européenne (2005/36/CE) sur les qualifications professionnelles entraîne des difficultés inouïes dans notre profession, en rapport avec l’hétérogénéité des formations permettant de devenir biologiste médical au niveau européen.
Les jeunes biologistes médicaux s’insurgent contre ce traitement insultant, et réclament une entrevue rapide avec la ministre de la Santé et la ministre de l’Enseignement supérieur afin de trouver une solution pérenne et garante de l’excellence, tant pour les professionnels de santé, que pour les patients.