On y suit Frédérick (Guy Marchand), sylviculteur en Alsace.
Cet homme solitaire et bourru, amateur de Wagner à plein volume, ne vient pas aux obsèques de son fils aîné, suscitant la colère du cadet (François Négret).
Réunis dans la propriété familiale plantée d'arbres, sa femme (Françoise Fabian), sa belle-fille (Catherine Mouchet), sa petite-fille (Sabrina Seyvecou) et le compagnon de celle-ci (Yannick Renier) tentent de le comprendre.
Jacques Martineau rappelle dans un entretien à l'AFP, "Il n'y a semble t’il, pas eu de politique de persécution des homosexuels dans la France gouvernée par Vichy : ni de la part des Allemands, ni de celle de Vichy".
Car à l'instar de la Lorraine, l'Alsace annexée par le IIIe Reich en 1940 fut soumise à la législation allemande.
Il poursuit "Nous avons choisi de parler d'un Alsacien pour cette raison-là. Mais les historiens ont du mal à trouver des éléments, nous n'avons eu accès à rien".
Olivier Ducastel dit quant à lui "Mais son vécu était trop romanesque et nous voulions plutôt imaginer une histoire autour de ces gens qui n'ont pas témoigné, qui n'en ont pas parlé autour d'eux pendant toutes ces années".
Jacques Martineau renchérit "Nous voulions faire un film sur le silence : pourquoi ce silence, pendant si longtemps?"
Il note "Pierre Seel n'a pas pu faire reconnaître son statut de déporté : il n'y avait pas de case "homosexualité" à cocher dans les papiers administratifs!"
Pénalisée en 1942 en France, l'homosexualité y a été classée "fléau social" en 1960.
L'État français a reconnu pour la première fois le 26 avril 2001 les persécutions subies par les homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, dans un discours du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin.
Selon les associations, il y aurait eu 66 cas certains de déportés pour homosexualité en France.
Les nazis ont notamment pratiqués sur les déportés homosexuels d’horribles expériences médicales censées les "guérir", dont la lobotomie.
Seigneur, fais que nous soyons respecté(e)s tel(le)s que nous sommes.