En France, l’homophobie est loin d’être morte et s’étale même sans complexe à la télévision aux heures de grande écoute.
Vendredi 5 février 2010 avait lieu l’émission Cactus sur Paris Première.
Pour débattre de l'actualité de la semaine, Géraldine Muhlmann recevait sur son plateau l'acteur Philippe Lellouche, le journaliste Claude Askolovitch, le publicitaire Frank Tapiro, Rokhaya Diallo de l'association antiraciste Les indivisibles, le journaliste Robert Ménard, fondateur de Reporters Sans Frontière, et la très catholique et militante anti-gay Christine Boutin.
Les invités, à l’initiative de Christine Boutin qui a souhaité en reparler, sont revenus sur le dessin animé de Sébastien Vatel, Le baiser de la lune, destiné aux enfants de CM1 et CM2 parlant, pour lutter contre l’homophobie dès l’école, de l’amour d’un poisson chat et d’un poisson lune, tous deux garçons.
Le court métrage a d’ailleurs été interdit de diffusion dans les écoles par Luc Chatel, le ministre de l’Éducation nationale, dans son grand souci de lutter contre l’homophobie.
Ce débat télévisé contenait des propos homophobes inacceptables.
Les propos insupportables tenus par Philippe Lellouche qui amalgame bêtement l'homosexualité à de la pornographie, ajoutés à ceux encore plus insupportables de Robert Ménard, qui se targuait pourtant d'être le défenseur des Droits de l'Homme pendant les J.O de Pékin et qui assume une homophobie déclarée, feraient presque passer Christine Boutin pour une militante de la cause gay.
Celui qui a le plus suscité la consternation est Robert Ménard qui s’est déclaré fièrement homophobe.
Il a déclaré lors de l’émission Cactus, j’ai "envie que mes enfants aient une sexualité hétérosexuelle", ajoutant "J’aimerais, de plus, conduire ma fille à l’église le jour de son mariage. Avec un garçon", affirmant que l’homosexualité est une anormalité.
Ces propos ont suscité la polémique.
Il a répondu dans un billet d'humeur sur le blog de Médias, le magazine dont il est directeur de la rédaction.
Mais bien loin de s'excuser, il confirme ses propos en s'auto-taxant de "beauf absolu".
Il a déjà l'habitude de se dire "réactionnaire" avec fierté.
Il déclare bêtement comme si l’homosexualité était un choix, "Il est, en effet, plus facile d’être hétérosexuel que gay. Soucieux de mes enfants, je ne leur souhaite donc rien qui puisse rendre leur vie plus difficile, plus compliquée. Rien de plus, rien de moins".
Il poursuit "Il me semble que cela tient du bon sens".
Robert Ménard ne comprend t’il pas que s’il est encore difficile d’être homosexuel(le), c’est à cause de personne homophobes comme lui?
Il continue en pestant une nouvelle fois contre le politiquement correct qui obligerait à ne pas avoir de paroles blessantes pour certaines personnes, ou pour ses enfants s'ils se révélaient homosexuels?
Voilà donc le soutien que donnerait Robert Ménard à ses enfants s’ils étaient homosexuels, conseillant par là même, cette attitude de rejet aux autres.
Pour cet ignoble personnage les paroles blessantes à l’encontre des LGBT sont donc normales.
Robert Ménard, loin de s’excuser, confirme bien ses propos d'hétérosexuel homophobe en insistant au contraire, "Réfractaire à ces simagrées, je précise que j’aimerais, de plus, conduire ma fille à l’église le jour de son mariage. Et prendre, plus tard, dans mes bras, les petits-enfants qu’elle m’aura donnés. Avec un garçon. Son mari par-dessus le marché. Bref, le beauf absolu".
Et bien sûr il sous entend que si ses enfants étaient homosexuels se serait une honte pour lui.
De tels propos de rejet assumé sont inadmissibles et indignes dans un pays dont la devise est Liberté, Égalité, Fraternité.
Seigneur, protège la liberté d’aimer.