Clamant à coup de pleines pages de publicité qu’il va retirer de la vente certaines espèces marines menacées, le groupe Leclerc cherche à se positionner en acteur responsable. Le géant de la distribution prend le thon rouge comme alibi, sans s’engager réellement.
Là où Leclerc fait le plus fort, c’est que l’enseigne a décidé « de ne proposer que du thon rouge provenant exclusivement de la pêche artisanale » en précisant, en note de bas de page, marquée par un astérisque et écrite en tout petit : « excepté les 28 senneurs »… La flotte française comptait en 2009 effectivement 28 thoniers senneurs, bateaux industriels de pêche qui sont précisément les principaux prédateurs du thon rouge de Méditerranée ! Après avoir clamé qu’elle veut soutenir la pêche artisanale, l’enseigne de la grande distribution nous dit donc, en note de bas de page et en petits caractères, qu’elle fera exception pour tous les bateaux industriels français ! Plus c’est gros, plus ça passe, ont dû se dire les communicants de Leclerc…
La publicité précise aussi que les centres Leclerc vont retirer de la vente le siki. Cette espèce de requin pêchée dans les grands fonds est tellement menacée que la pêche ciblée sur cette espèce est déjà interdite. Comme il peut arriver que certains spécimens soient pris dans les filets accidentellement, la Commission européenne a fixé pour 2010 un quota très faible (80 tonnes sur toute l’Europe, dont 34 tonnes en France).