OU... ET.... deux modes de vie !!!

Publié le 19 février 2010 par Stephanebigeard
L'actualité sociale est actuellement, on peut le dire, assez agitée !!!
Or, ce qui me marque beaucoup dans les débats... de comptoirs, à la radio, sur les plateaux de télé... dans les entreprises... sur le trottoir... dans les bouchons ...
c'est l'utilisation très différente de deux petits mots très simples le OU et le ET...
L'utilisation du OU nous pousse à faire des choix, soit disant "d'HOMME" !
Il faut choisir son camp ...
Quelques exemples que vous entendez régulièrement ... :
C'est lui ou moi...,
Les fonctionnaires ou les travailleurs...
Les bons ou les mauvais...,
Les patrons ou les ouvriers...,
Le public ou le privé...,
La gauche ou la droite...
Le ciel ou l'enfer...,
Les beaux ou les moches...,
Les gros ou les maigres...,
Le père ou la mère...,
La ville ou la campagne ...
Le nord ou le sud...,
Les scientifiques ou les littéraires...,
Les sportifs ou les intellectuels...,
[Saut de ligne] Les pollueurs ou les écolos...,
Les blondes ou les brunes...,
Oui ou Non...,
Tout ou rien...,
A tort ou à raison...

Nous pourrions multiplier les expressions ou les exemples à l'infini...
Dans tous ces cas de figure, l'issue est trop souvent le conflit !!!
L'utilisation du ET.... est assez différente ...
En temps que conjonction de "coordination" (vous vous rappelez...) le ET sert à relier des parties différentes (qu'elles soient similaires ou opposées) mais avec le désir de les assembler, de les rapprocher, de les additionner ...

Dès lors, il y a un vrai débat d'idées, un véritable respect d'Autrui et l'envie de construire avec toutes ces différences!!! < br />
Alors, ET si nous raisonnions plus souvent par le ET...

Juste pour le plaisir, je vous propose un extrait de la fameuse pièce " le mariage de Figaro " de Beaumarchais, qui traite admirablement du ET et du OU ....
Vous pourrez voir (ou revoir...) cette représentation au théatre de la Comédie Française.
Une superbe interprétation avec une mise en scène pétillante !!!
Une partie de l'acte III, scène 15.
BRID'OISON, à Figaro: Qu'oppo... qu'opposez-vous à cette lecture?
FIGARO: Qu'il y a, Messieurs, malice, erreur, ou distraction dans la manière dont on a lu la pièce; car il n'est pas dit dans l'écrit: "laquelle somme je lui rendrai et je l'épouserai"; mais: "laquelle somme je lui rendrai, ou je l'épouserai"; ce qui est bien différent.
LE COMTE: Y a-t-il ,ET dans l'acte, ou bien OU ?
BARTHOLO: Il y a et.
FIGARO: Il y a ou.
BRID'OISON: Dou-ouble-Main, lisez vous-même.
DOUBLE-MAIN, prenant le papier: Et c'est le plus sûr; car souvent les parties déguisent en lisant. (Il lit.)
" E. e. e. Damoiselle e. e. e. de Verte-Allure e. e. e.
Ah! laquelle somme je lui rendrai à sa réquisition, dans ce château... et.. ou... et.. ou... "

Le mot est si mal écrit... il y a un pâté.

BRID'OISON: Un pâ-âté? je sais ce que c'est.
BARTHOLO, plaidant: Je soutiens, moi, que c'est la conjonction copulative et qui lie les membres corrélatifs de la phrase; je payerai la demoiselle, et je l'épouserai.
FIGARO, plaidant: Je soutiens, moi, que c'est la conjonction alternative ou qui sépare lesdits membres; je payerai la donzelle, ou je l'épouserai: à pédant, pédant et demi; qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec je l'extermine.
LE COMTE: Comment juger pareille question?
BARTHOLO: Pour la trancher, Messieurs, et ne plus chicaner sur un mot, nous passons qu'il y ait ou.
FIGARO: J'en demande acte.
Allez , au plaisir de vous lire ET de vous écrire ...