Après le Nouveau Casino et le Point Ephémère et avant un Olympia d’ores et déjà complet, le désormais trio londonien The xx était une nouvelle fois à l’affiche d’une salle parisienne. Pourquoi un tel intérêt du public pour un groupe aussi jeune et perfectible, pas réputé pour ses prestations live et avec un seul album au compteur ? Les voies du succès sont impénétrables et je n’ai pas la prétention de détenir la réponse mais cet engouement que certains jugent démesuré n’a pas été sans conséquence sur la vie du groupe qui a perdu sa claviériste, effrayée par le tourbillon médiatique autour du groupe.
Avant de juger sur pièces ceux pour qui La Cigale affichait complet, il nous était donné l’occasion de voir un autre groupe ayant bénéficié d’un certain buzz au moment de la sortie de son premier album il y à 2 ans. Les These New Puritans sont là pour présenter les titres de leur deuxième album, « Hidden ». A l’image du dernier Massive Attack, la musique de TNP a quelque chose de mécanique, de froid et métallique. Peu de lumières sur scène pour éclairer les visages juvéniles, beaucoup de samples, peu de guitares, un gros travail sur les percussions, pour un set uniquement composé de titres du dernier album (We Want War ; Hologram ; Attack Music entre autres). On aurait bien aimé entendre un Elvis ou Swords of Truth, histoire de rompre cette mécanique un brin austère mais Jack Barnett et ses acolytes en avaient décidé autrement. Dommage.
La Cigale est désormais grouillante de monde et bruisse d’impatience de voir ses chouchous du soir apparaître derrière le rideau blanc tendu sur scène. Un carré blanc pour un groupe classé « xx », rien de plus normal. Les lumières s’éteignent enfin, un X est projeté sur le drap puis les premières notes de Intro résonnent avec le groupe en ombres chinoises derrière le rideau. Effet garanti. On avait entendu un peu tout et n’importe quoi sur la qualité de leurs prestations live et la méfiance était donc de mise, Crystalised et Islands chassent une partie des doutes et nous rappellent pourquoi on a tant apprécié le premier album des Londoniens, notamment ce chassé-croisé vocal entre le timbre sucré de Romy Madley Croft et la voix chaude d’Oliver Slim. Heart Skipped a Beat est l’un des morceaux sur lequel cet effet de manche opère le mieux sur l’album (et accessoirement mon titre préféré) mais bizarrement en live la magie a du mal à opérer. Peu importe puisque après la reprise du Do You Mind de Kyla, on a droit à un très bel enchaînement Fantasy/Shelter et à la traditionnelle reprise du Teardrops de Womack & Womack. L’ambiance monte d’un cran et le public n’hésite pas à manifester sa joie pendant les morceaux. D’aucuns reprocheront au groupe son côté statique mais qu’importe quand l’émotion est là. Oliver Slim ne cesse de remercier chaleureusement le public et tente de placer les quelques mots de français qu’il connaît. La fin du set correspond peu ou prou à la fin de l’album avec l’enchainement Basic Space/Night Time et le superbe Infinity avec sa guitare à la Chris Isaak et ses « I Can’t give it up » répétés à l’infini.
Après un départ sous les acclamations d’un public qui, à l’image du groupe, est progressivement monté en température, le trio revient pour un ultime titre, Stars, et quitte définitivement la scène tandis que résonne leur remix du You’ve Got The Love de Florence and The Machine.
Un autre avis et de jolies photos chez Tami.