Un billet du blog sur les Elections Régionales du Monde.fr me fait réagir.
Les sondages (encore eux!) ont tendance à plomber le moral des "écologistes" dont les intentions de vote avoisineraient les 14% selon la Sofres en Île-de-France.
Déjà, j'aimerais comprendre ce qui se cache derrière le terme "écologiste" car comme l'indique l'auteur, en 1992, deux listes s'étaient présentées sous une bannière "écolo". Or, aujourd'hui, tout se passe comme si le monopole de la protection de l'environnement revenait à une formation et une seule, gommant par là-même les importantes distinctions idéologiques existantes.
Quoiqu'il en soit, les écologistes rassemblés de force par les médias ont toutes les raisons de bouder: Europe-Ecologie ne se présente plus comme le parti d'opposition incontournable comme cela pouvait être le cas récemment. Désormais, la liste PS du Président sortant, Jean-Paul Huchon fait désormais figure de favori difficilement détrônable.
Aussi, est-il possible qu'Europe-Ecologie commette une erreur politique majeure dans sa communication qui pourrait bien lui coûter l'avenir de trublion de la vie politique qui lui était promis.
Tout d'abord, on ne reviendra pas sur le succès du mouvement aux dernières élections européennes, essentiellement dû à un rassemblement des déçus des partis traditionnels qui y voyaient dans la forme comme dans le fond, une nouvelle façon de faire de la politique.
La nouveauté de l'offre associée à une indépendance politicienne dans le respect de l'environnement: voilà ce qui constituait la force d'Europe-Ecologie.
Or, nul n'ignore que les Verts entendent bien profiter du succès du rassemblement écolo-européen pour assurer sa propre réussite sauf que ces mêmes Verts sont résolument inscrits à gauche, et entendent bien freiner les velléités libérales du mouvement européen. Et c'est là que le bas blesse.
Au fur et à mesure que les Verts prennent le devant de la scène, la variété, la perspective d'un rassemblement nouveau - pour ne pas dire démocrate - s'éloigne pour l'électeur lambda qui associe le parti traditionnel écologiste aux fameux Mamère/Voynet/Lipietz/...
Les Verts sont à gauche et en opposition certaine avec une écologie apolitique réprésentée par une partie de l'électorat d'Europe-Ecologie, dont on ne cesse de souligner la proximité idéologique avec un parti comme Cap21.
Europe-Ecologie disparaît peu à peu au profit des Verts - ce qui semble naturel étant donnée la conjonction de facteurs qui y sont favorables (nature des élections, fond idéologique commun flou, base de cadres et élus locaux inexistants pour l'un et important pour l'autre) - et révèle finalement derrière un emballage allèchant un produit reconditionné.
Europe-Ecologie aurait tout intérêt à ne pas trop mettre en avant les cadres du parti écologiste français et devrait préférer qu'émerge une nouvelle classe politique.
A défaut, ces derniers prendront le contrôle idéologique du mouvement, rendant une grande partie des électeurs orphelins à nouveau et ramenant l'échiquier politique à la case départ. L'UMP et le PS apprécieront.