« C'est plus tard que j'ai réalisé à quel point mon quartier avait mauvaise réputation. Autour de moi, mes amis étaient ce qu'on pourrait appeler des petits voyous », a-t-il raconté lors d'une interview à l'AFP. Heureusement, sa mère veille sur lui. « C'est vrai que sans la présence de ma mère et son éducation stricte, j'aurais pu facilement devenir un yakuza comme beaucoup de mes amis » poursuit le cinéaste.
Grâce au cinéma, Takeshi Kitano va s'en sortir et son talent se révèle. D'abord acteur dans Furyo de Nagisa Oshima en 1983, Kitano réalise son premier film Violent Cop en 1989. « Dans mes premiers films, j'avais envie de faire l'éloge de ceux que la société contemporaine néglige. Je veux parler de ces individus décalés, marginalisés, trop facilement, trop simplement mis de côté, sans se poser de questions, un peu comme on balaie le pas de la porte. » Kitano réalise ensuite quelques chefs d' oeuvres tels que Hana-bi (Lion d'or à Venise), Sonatine, mélodie mortelle ou Zatoïchi qui consacrent son regard singulier, dans un mélange de poésie, de couleurs et de violence froide.
En 1994, Kitano frôle la mort. Des cicatrices sur son visage attestent de ce très grave accident de scooter survenu à Tokyo, sous l'emprise de l' alcool. « J' aurais pu mourir. Il y a eu un enchaînement de coïncidences qui m'ont sauvé la vie », se souvient-il. L'année 2010 s' annonce bien meilleure pour Kitano. C'est aussi l'occasion de (re)découvrir son oeuvre multi-facettes.