Ce document est cosigné par un archevêque du Sinaï et un fonctionnaire tsariste et date de 1869. Il concerne le transfert du Codex qui est resté à Saint-Pétersbourg jusqu'en 1933, avant que Staline ne le vende au British Museum (actuelle British Library).
Cet accord de 1869 était sinon connu, du moins fortement suspecté, mais les Soviétiques, devenus ensuite des Russes avaient toujours interdit l'accès à ce dossier. Ce n'est qu'après de longues années de recherche à la bibliothèque nationale de Russie que des chercheurs (qui cherchent et trouvent, donc) sont parvenus, l'an passé, à mettre la main dessus. Et à le publier en janvier dernier.
Le dossier porte sur un accord entre les moines du mont Sinaï qui renonceraient au Codex de 347 pages, un contrat passé avec un certain comte Ignatiev, qui avait rencontré l'archevêque Callistratos au Caire. En contrepartie, la somme de 9000 roubles de l'époque avait été versée, accompagnée de plusieurs décorations tsaristes.
Outre sa valeur historique, le contrat montre également le parcours du Codex, un texte datant de 350 apr. J.-C., ce qui n'est pas tout à fait rien. En 1933, le British Museum l'avait alors acquis pour 100.000 £ - toujours de l'époque. Il en dit également long sur le comportement des moines du monastère, et leur relation avec la Russie. Enfin, la Soviétie... L'ex-URSS avant qu'elle ne soit URSS, quoi.
Le Codex Sinaiticus est accessible dans son intégralité en ligne.