Difficile d'être claire, simple et concise pour vous parler de mon livre préféré de tous les temps, que je viens de me payer le luxe de re(re)lire! Enfin, à égalité avec une autre série dont je vous parlerai peut être bientôt. Toujours est-il, j'hésite entre en faire des tartines, ou simplement vous engager très vivement à vous jeter dessus! Pour commencer déjà, une tite photo et un tit résumé!
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On l'appelle la Ronce de Camorr. Un bretteur invincible, un maître voleur. La moitié de la ville le prend pour le héros des miséreux. L'autre moitié pense qu'il n'est qu'un mythe. Les deux moitiés n'ont pas tort. En effet, de corpulence modeste et sachant à peine manier l'épée, Locke Lamora est, à son grand dam, la fameuse Ronce. Les rumeurs sur ses exploits sont en fait des escroqueries de la pire espèce, et lorsque Locke vole aux riches, les pauvres n'en voient pas le moindre sou. Il garde tous ses gains pour lui et sa bande : les Salauds Gentilshommes. Mais voilà qu'une mystérieuse menace plane sur l'ancienne cité de Camorr. Une guerre clandestine risque de ravager les bas-fonds. Pris dans un jeu meurtrier, Locke et ses amis verront leur ruse et leur loyauté mises à rude épreuve. Rester en vie serait déjà une victoire...
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J'ai découvert ce roman un peu par hasard. On l'avait offert à mon frère, qui, grand amateur de G.R.R. Martin, comme moi, me l'a décrit après lecture comme aussi bon que la série du Trône de Fer. Un tel éloge suffisait pour que j'accepte de le lire, mais je reconnais être restée très sceptique quant à cette comparaison.
Une page, deux, trois plus loin, j'étais emportée, subjuguée, et force est de reconnaître que mon petit frangin avait bien raison!
Pour résumer mon opinion, parce que je pourrais en parler des heures, ce roman de Fantasy vraiment pas ordinaire condense tout ce que j'aime dans le genre, et rien de ce que je n'aime pas!
- les personnages sont truculents, et plus qu'attachants. On évolue avec eux, on vit avec eux. Difficile de se dire à la fin du roman qu'ils ne sont que fiction.
- l'univers décrit est super super riche, sans être le moins du monde compliqué à comprendre. Encore un détail qui rend le récit presque réel.
- l'intrigue est dense, et pleine de rebondissements. Par ailleurs, la trame du roman est construite à merveille : les chapitres alternent passé / présent, et renvoient les uns aux autres en permanence. C'est un vrai régal de retrouver petit à petit tous les indices qui ont été disséminés au cours des chapitres précédents!
- personne ne sauve le monde. Pour ce que cela vaut, personne ne le menace non plus! Enfin un roman de Fantasy où il ne s'agit pas de contrecarrer les plans du grand méchant qui décide de faie appel aux démons d'un autre plan pour conquérir le monde et/ou le soumettre à des tortures épouvantables. Pas de quête, pas de siège héroïque, pas d'errance dans une forêt magique. Pas de chevauchée fantastique, ni de grotte de dragon. D'ailleurs, pour ceux que ça n'attire pas non plus, pas d'elfe, de gobelins, de trolls et autres monstruosités! C'est de la Fantasy parce que ce monde n'existe pas et qu'il se situerait plutôt dans notre passé que dans notre présent ou notre futur. Et c'est tout! C'est donc un roman que je recommande encore plus aux non lecteurs de Fantasy, si vous ne devez en lire qu'un dans votre vie!!
- Et enfin : l'humour de Scott Lynch est exactement le genre qui me fait éclater de rire dans le métro.
des petits extraits :
"The watch sells your sort for wine money, my dears; watch-sergeants neglect to mention you in their reports, and watch-captains neglect to give a shit."
"By way of response, the Lamora boy reached under his rags and held something out to the Thiefmaker. Two small leather purses fell into the old man’s open palm – cheap things, stiff and stained, with frayed cords around their necks.
‘Where did you get these, then?’
‘The watchmen,’ Locke whispered. ‘Some of the watchmen picked us up and carried us.’
The Thiefmaker jerked back as though an asp had just sunk its fangs into his hand, and stared down at the purses with disbelief. ‘You lifted these from the fucking city watch? From the yellowjackets?’
Locke nodded, more enthusiastically. ‘They picked us up and carried us.’
‘Gods,’ the Thiefmaker whispered. ‘Oh, gods. You may have just fucked us all superbly, Locke-after-your-father Lamora. Quite superbly indeed.’"
" Goodbye, forever. It’s a pity you’re missing something . . . common sense, perhaps.’"
Voilà un description très très subjective, j'en ai conscience. Elle peut paraître un brin exagérée, et c'est certainement le cas. Mais je suis sûre que la plupart des lecteurs de ce roman de me contrediront pas ; ce récit a en effet une certaine propension à faire l'unanimité.
Et pour ceux qui en voudraient encore, Red seas under red skies (Des Horizons rouge sang) est au moins aussi bien que le premier.