Décidément, les électeurs sont d’une insoutenable versatilité, un sondage Opinion Research/CNN révèle que Barack Obama se serait pas choisi si les élections pour le
poste suprême avaient lieu aujourd’hui. Ils seraient seulement 44% à voter pour lui et 52% à voter pour un autre candidat. Après son triomphe, Barack Obama ne séduit déjà plus, ou beaucoup moins.
Ils sont 49% à approuver sa politique, ils étaient 62% à la soutenir en mai dernier.
La défaite du candidat démocrate dans le Massachusetts a été une première salve contre le Président des Etats-Unis englué dans une crise économique contre laquelle il ne peut rien. C’est en tous
cas ce que pense les Américains, ingrats, exigeants, déçus.
Barack Obama n’a pourtant pas chômé : le plan de relance, le sauvetage des banques, de l’industrie automobile, la réforme de la santé, la politique étrangère pacificatrice… Rien n’y fait,
les Américains ressentent la fragilité de leur nation, le lent déclin d’un pays surendetté et menacé par d’autres nouvelles puissances, notamment l’Empire du Milieu.
Ce désenchantement est inquiétant. Les démocraties parlementaires qui vivent beaucoup trop à court terme, accrochées aux sondages et aux états d’âme des opinions
publiques, deviennent le terrain fertile aux radicalismes et aux clientélismes. Les électeurs ne votent plus pour défendre un projet de société mais pour obtenir des réponses concrètes à leur
réalité « au jour le jour », d’où la montée des démagos et des populistes qui prospèrent. Les électeurs ne votent pas « pour » des idées mais « contre » un pouvoir.
Exactement ce qui se passe en France : pour les élections régionales, les électeurs (enfin ceux qui vont se déplacer), vont voter avant tout contre Nicolas Sarkozy dont la détestation
populaire atteint des sommets.