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Si futile prétention que ce temps passé à se heurter aux murs…
Murs si bien entretenus et verdoyants que nul n’en voit plus l’existence…
Existence gâchée à vouloir paraître dans la tonitruance du siècle…
Siècle qui s’écoule entre deux larmes de paumés sur les bas-côtés…
Bas-côtés où basculent nos rêves dans la boue des caniveaux…
Caniveaux jamais récurés où s’écoulent nos vies à jamais perdues…
Perdues dans la sommation de consommer si chère à nos édiles…
Ediles eux-mêmes crispés tant ils doutent de la véracité de leurs propos…
Propos mielleux cachant mal le fiel sous des sourires publicitaires…
Publicitaires assourdissants dans la cacophonie ambiante…
Ambiante cette folle course qui n’accorde nul repos…
Repos que d’être là, à l’heure d’une aurore délicieuse à se poser la question d’écrire…
Ecrire pour ne point diluer son âme dans la vanité infinie des présomptueux messagers…
Messagers qui vendent du rêve dans le but louable de faire oublier les petites misères…
Misères, vous nous engluez dans la soupe et fermez nos yeux sur l’horreur de n’être que pantins…
Pantins entre des mains absurdes dont le portefeuille est le seul horizon…
Horizon où se confondent mer et ciel nous faisant perdre tout sens d’orientation…
Orientation que les mirages dressés achèvent, cachant les gouffres ouverts sous nos pas…
Pas harassés dans le petit matin givré des robots qui se rendent au travail…
Travail sans cœur et sans tripes en gestes répétitifs multipliés…
Multipliés sous la hargne de DRH formatés aux règles de l’exploitation maximale…
Maximale la chute qui voit s’envoler les rêves de veaux, vaches et cochons…
Cochons ne s’en dédit, j’irai humer sous d’autres cieux la fleur amoureuse qui m’attend…
Manosque, 19 janvier 2010
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