Niger : Le coup d’Etat !

On peut désormais confirmer le coup d’Etat perpétré au Niger où des soldats mutins disent avoir renversé le président Mamadou Tanjda, suspendu la Constitution et dissout les institutions républicaines. Une junte nommée “Conseil suprême pour la restauration de la démocratie” dirigerait le pays.

Le palais présidentiel a été attaqué, les militaires ont pris la parole à la télévision nigérienne et la population a été appelée à garder son calme et rester unie autour des idéaux qui animent le CSRD.

Tous les traités signés par le pays seraient respectés, selon les souhaits émis par le chef des mutins, le colonel Abdoulaye Adamou Harouna, ancien aide de camp du leader du dernier coup d’Etat au Niger, en 1999, le major Daouda Malla Wanke.

A Niamey, les rues sont bloquées et le président aurait été conduit dans un camp militaire dans les faubourgs de la Capitale.

Les ressortissants français sont appelés à rester chez eux, selon le ministère des Affaires étrangères et les vols d’Air France sont suspendus  jusqu’à nouvel ordre, le vol Paris-Niamey-Ouagadougou (Burkina Faso)ne faisant plus escale à Niamey dès ce jeudi soir.

Ce coup d’Etat intervient après plusieurs mois de tensions entre le président Tandja et l’opposition, qui l’accuse de dérives totalitaires d’avoir dissout le Parlement, de s’être opposé à l’organisation d’un référendum prévu en août pour lui permettre de prolonger son second mandat au-delà de son terme officiel, en décembre dernier.

La décision était légale mais, en juin, Mamadou Tanjda a invoqué des pouvoirs extraordinaires pour gouverner par décret. Or, la Constitution du Niger n’autorise le président à agir ainsi qu’en cas de menace grave sur le pays, et avec un Parlement en place pour empêcher d’éventuels abus de pouvoir.

Déjà frappé par la sécheresse et la désertification, le Niger a connu trois coups d’Etat entre 1974 et 1999. Le pays, qui figure parmi les moins développés, a un taux de 70% d’illettrisme parmi sa population et le plus fort taux de natalité au monde.