Une fois encore, la France s’embarque dans une nouvelle polémique sur l’arbitrage. Faut dire que la soirée de mercredi a été riche en « vol » et autre « injustice » comme on a pu le lire le lendemain dans la presse ou bien sur Internet. Mais arrêtons-nous sur le débat qui semble le plus passionner les foules via la « double peine » qu’a subit Lorient face à Bordeaux en demi-finale de la Coupe de la ligue.
Alors que les Merlus menaient 1-0 grâce à un but de Laurent Koscielny, ce même Koscielny bousculait Marouane Chamakh dans la surface lorientaise et récoltait penalty et carton rouge.
Les vierges horrifiées s’insurgent alors de ce qui s’appelle communément la « double peine ». Pourtant, Clément Turpin n’avait d’autre choix que de siffler penalty et d’exclure Laurent Koscielny, non pas parce qu’il en position de « dernier défenseur », mais parce qu’il annihile une action de but. Ce point de détail mérite qu’on s’y attarde également. Que ce soit Canal Plus, RMC ou l’Equipe, chacun de ces médias (et d’autres) commet une erreur dans son rôle d’éducation de masse, même si l’on ne parle que de football. L’expression « dernier défenseur » n’existe pas dans les règles du football, ces fameuses lois du jeu qu’essaient d’appliquer au mieux les hommes en fluo. Le terme « dernier défenseur » est une vision simpliste de journaliste pour justifier une expulsion. Faut dire aussi qu’ « annihiler une action de but » et plus facile à écrire qu’à dire en direct. Mais n’empêche que le commentateur, le journaliste, qui emploi cette expression ne résonne désormais plus qu’en terme de dernier défenseur pour justifier une expulsion ou non au gré de la pratique et des centaines de matches visionnés. En découle alors des polémiques sur l’arbitrage qui n’ont pas lieu d’être dans l’application de la règle, mais bien au café du commerce entre deux ballons de rouge.
Mais revenons à la « double peine » lorientaise. L’arbitre de la rencontre, Clément Turpin, se justifiait jeudi après-midi d’« une application stricte des règles » chez Luis Attaque et ne peut être attaqué pour avoir appliqué le règlement !
Le nœud du problème réside en fait dans la caractérisation de la faute et de la double peine qui en suit (carton rouge et penalty). La double peine est certes critiquable, surtout lorsqu’on a l'a prend en pleine poire, mais comment arbitrer autrement une action qui mérite et un penalty et un carton rouge en l’état actuel du règlement ?
Supporterait-on qu’on puisse empêcher une action de but de se dérouler sans que le fautif ne soit exclu ? Supporterait-on qu’une action de but interrompue illicitement dans la surface n’entraîne pas un penalty ?
Du coup, arrêtons de gueuler sur l’arbitre (en l’occurrence contre les règles) et proposons des alternatives en cas d’annihilation d’action de but dans la surface de réparation en abolissant la double peine :
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L’équipe qui attaque choisit entre le penalty et le carton rouge (le peloton ou l’échafaud).
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L’équipe qui défend choisit entre le penalty et le carton rouge.
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L’arbitre accorde le penalty et expulse pour 10 minutes le défenseur fautif néanmoins averti d’un carton jaune. En plus ça donnera du boulot au quatrième arbitre.
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L’arbitre accorde le penalty, mais ne donne qu’un carton jaune, peu importe la faute du défenseur au grand dam des statistiques de Cyril Rool, Martin Taylor et Mark Van Bommel.
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L’arbitre sort le carton rouge pour le défenseur fautif, mais au lieu d’un penalty, il accorde un coup franc indirect dans la surface comme l’importe quel en passe en retrait volontaire au gardien qui se saisi du cuir avec les mains.
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Carton jaune systématique pour l’attaquant coupable d’une honteuse simulation !