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Pour la peine, je reprendrais bien un peu de cette vivifiante spécialité de l'estuaire en salaison pour la conserve, et en demi-teinte pour l'idée que l'on se ferait -peut-être- de la poésie.En tout cas, à un moment donnéou plutôt offert...pour la peine, je baisserais les voiles en rentrant au portcomme on rend les armes,quand elles ne nous appartiennent plus et qu'il faut juste un peu d'humilité dans les rouages pour repartir un jour prochain vers une histoire tracée d'avance ,mais sans jamais connaitre son dénouement..Pour la peine, il y aurait .sans doute, à bord du tangage, et comme de la musique en fond de pagaille, le temps de raccorder l'orchestre avec toutes les teintes de l'océan et les humeurs de la presque nuit , quand les marins s'arriment au port avec des envies de délicatesse.Pour la peine, je serais cormoran , tout au moins pour un soir, afin de sentir l'envie de prendre le large en plein vol.Pour la peine, il faudrait des voix rauques et burinées pour chanter tous les mats de misaine, d'artimon et de cocagne aussi sans doutes, que l'on s'invente pour rassurer ses arrières.Pour la peine que l'on jouerait aux cartes et à fond de cale et tenir son cap à Bonne Espérance.
Dis! faut y croire pour rêver.Pour la peine des matelots à ravaler dans l'Horn et la rudesse des toiles.
Les histoires font des livres bien au chaud sous la couette et quand la corne hurle à la brume, on se rappelle alors, ce vénérable et étrange patriarche en casquette, qui racontait à qui voulait encore bien l'écouter, des histoires de baleine, de Valparaiso et de peine...de jeunesse.
pour la peine, mon grand-père.