C'est un beau film sur la tolérance comme Indigènes mais cette fois son réalisateur Rachid Boucharev choisit le mode intimiste pour notre plus grand plaisir. Parce que la tolérance se joue aussi et déjà dans le rapport personnel à l'autre, surtout lorsque celui-ci dérange et blesse. Ce sont deux beaux personnages qui sont ici décryptés avec beaucoup de simplicité jusqu'au' au plus profond de leur âme.
C'est le personnage de la mère, Elisabeth, interprété par l'actrice britannique Brenda Blethyn, fermière de Guernesey (comme les paysages de cette ile sont beaux!) avec laquelle on se sent d'emblée en empathie et qui nous émeut dans sa dignité et son étonnement face aux révélations qu'elle fait découvrant qu'elle est une mère qui ignore finalement tout de sa fille alors qu'elle l'avait vue six mois auparavant pour Noël. Cet abime qui s'est crée entre elles est une perte qui pense-t-elle est la souffrance absolue; la suite lui prouvera le contraire.
Le personnage du père peut paraître plus improbable, mais sans doute est-ce dû justement à cette différence de culture à laquelle s'attaque le réalisateur nous montrant que le partage d'une souffrance ou d'un amour peut permettre le rapprochement.