Là où le malheur abonde, la grâce surabonde.Saint Paul, Romains 5 20
Pourquoi tant de maux affligent-ils des gens innocents ? – Voilà une vieille question qui hante les hommes depuis la nuit des temps. Le séisme qui a dévasté Haïti, ses institutions ainsi que ses habitants nous place devant des questions lancinantes. Pourquoi eux et pas nous? Pourquoi toute cette souffrance? Pourquoi tout ce mal ? Plusieurs évitent ces questions soi-disant sans réponse. Le croyant, lui, se prend à se demander : « Combien ont eu une existence douloureuse, ont peiné, souffert… et pourquoi ? Oui, mon Dieu pour quoi ? », reprenant ici les mots mêmes de l’abbé Pierre (dans Mon Dieu… pourquoi?). Au contraire, l’incroyant fait de la catastrophe en Haïti ses choux gras : comment un Dieu tenu comme parfaitement « bon » peut-il accepter une telle calamité ? Depuis le philosophe grec Épicure, en effet, l’incroyant met son rival devant un dilemme implacable: ou bien Dieu n’est pas tout-puissant ou bien il est la méchanceté même.
Le croyant est donc confronté au problème que les philosophes ont présenté comme « problème du mal ». Comment peut-il se sortir de cette impasse ? Prenant sa défense, je ferai appel à Thomas d’Aquin (1224-1275), sans doute le plus grand penseur chrétien de tous les temps.
Dans sa monumentale Somme théologique – qui n’a pour but, il faut le dire, que d’introduire le débutant à la « science de Dieu » (la théologie) - Thomas d’Aquin considère la question suivante : Dieu est-il l’auteur du mal ? (1ère partie, Question 49, Article 2). Fidèle à sa bonne habitude de la questio disputate, l’Aquinate examine à tour de rôle les arguments en faveur de la thèse et ceux qui s’y opposent. Il ose citer la Bible qui semble effectivement faire de Dieu l’auteur de tous les maux, du mal lui-même ! Le prophète Isaïe ne déclare-t-il pas, en effet, noir sur blanc: « Je suis Yahvé, il n’y en a pas d’autre. Je façonne la lumière et je crée les ténèbres. Je fais le bonheur et je crée le malheur. C’est moi Yahvé, qui fais tout cela. » (Isaïe, 45 6-7). Aujourd’hui, la Bible ne fait plus autorité – sauf chez les fondamentalistes chrétiens -, mais ce n’était pas du tout le cas au Haut Moyen Âge, à l’époque de Thomas d’Aquin. Il fallait donc tout un culot pour que celui qu’on surnommait « le bœuf tranquille » se permette de réfuter les Écritures car, en effet, Thomas d’Aquin démontre par la suite la fausseté de la thèse sous examen : Dieu est l’auteur du mal.
Comment « le Docteur angélique » en arrive-t-il à cette conclusion plutôt étonnante ? Par un « miracle » disent les méchantes langues… Non, bien entendu, car c'est par la philosophie que l’Aquinate aboutit à sa singulière thèse. Or, qui dit « philosophie », en ce temps-là, fait immédiatement référence à celui qu’on désignait alors comme « Le Philosophe », c’est-à-dire Aristote (384-322 avant notre ère).
D’abord, la question centrale : qu’est-ce que le mal ? À cette question philosophique par excellence, vieille comme le monde, les gens répondent couramment que le mal est tout et rien à la fois, car le mal de l’un est le bien de l’autre. En d’autres termes, le mal est indéfinissable, tout relatif qu’il soit à chacun. Pour Thomas d’Aquin, au contraire, le mal est définissable : c’est l’absence du bien (privatio boni). Par exemple, la mort - nul doute le mal suprême pour nous, humains– est l’absence ou la privation de ce bien qu’est la vie. L’esclavage, la privation de la liberté ; la pauvreté, l’absence de biens vitaux, dont l’argent ; la maladie, l’absence de santé, etc.
Cette définition du mal comme absence du bien découle d’une thèse plus générale que soutient l’Aquinate, s’appuyant ici comme ailleurs sur Aristote, voulant que « le bien peut exister sans le mal, alors que le mal ne peut exister sans le bien ». En d’autres termes, s’il y a du mal, c’est qu’il y doit y avoir d’abord du bien. La seule réalité qui existe est donc le bien, c’est-à-dire, pour Thomas le croyant, Dieu. Un être maléfique – Satan, Belzébuth, Adramelech, etc. -, opposé à Dieu, existant avant ou à côté de Dieu, est donc logiquement impossible. C’est d’ailleurs pourquoi le diable ou démon est conçu en christianisme comme un être (un ange) déchu ayant reçu au préalable l’existence de Dieu. Le christianisme n’est pas un manichéisme.
Déjà, bien avant Thomas d’Aquin, Augustin d’Hippone, l’auteur des fameuses Confessions (vers 400 de notre ère), avait examiné la possibilité de l’existence du mal en soi, indépendamment du bien, et il avait conclu à son impossibilité. Augustin considère, pour ce faire, l’existence d’un être fictif, Kakus (du grec, kakos, le mal (songeons à cacophonie, mieux à… caca). Imaginons donc, demande Augustin, un être foncièrement méchant « qui, peut-être à cause de son insociable férocité, est dit ‘à demi-homme’ plutôt qu’homme » (dans La Cité de Dieu, livre 19, section 12). Or, que vise l'inhumain Kakus, par sa méchanceté démentielle, sinon quelque bien ? Kakus souhaite en effet sûrement un « repos à l’abri de toute importunité, de toute violence, de toute terreur » venant d’autrui. En somme, le plus méchant des êtres appelle de tous ses vœux la paix. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Kakus est maladroit. Il lui manque en effet cette qualité si utile au vivre-ensemble qu’est le désir sincère de coopérer paisiblement avec autrui. Le malheureux Kakus ne fait que se nuire, étant lui-même l'artisan de son propre malheur. En faisant le mal, il s'éloigne de plus en plus du bien. Kakus s'enferme dans un cercle infernal. Voilà ce qu'est « l'enfer ».
Le mal, au sens moral du terme, c’est-à-dire celui exercé par des êtres libres comme les hommes, n’a donc pas d’existence propre parce que, d’abord, le bien existe. L’objection de l’incroyant devient donc celle de savoir si Dieu (à supposer qu’il existe), en créant le bien, aurait du coup créé le mal. Non, répond encore Thomas d’Aquin. Ce que Dieu crée, au sens plein du terme, c’est le bien, l’être, pas le mal, le non-être, celui-ci n’ayant d’existence que par absence du bien. Le mal, en somme, n’est pas, au sens « ontologique » du terme, comme se plaisent à dire les philosophes.
Quoi, réplique l’incroyant, le mal n’existe pas ?! Que dire alors de la calamité qui frappe actuellement Haïti ? N’est-ce pas là l’exemple patent de l’existence du mal pour un peuple qui, par ailleurs, a plus que son lot de malheurs? Pourquoi eux et pas nous ? Dieu serait-il méchant ? Ces cris du cœur devant ces plaies béantes rappellent le fameux poème de Voltaire devant le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 dans lequel il condamne toute tentative de justification divine. Thomas d'Aquin ne dit pas cependant, comme les théologiens à l'époque de Voltaire, que les victimes méritent la colère de Dieu ou autres ignominies semblables (dont celle du malheureux Pat Robertson voulant que « les esclaves haïtiens aient conclu jadis un pacte avec le diable»). Apparemment, plein de dépits, Voltaire ne tint pas compte de la thèse thomasienne du mal comme privatio boni.
D'après l'Aquinate, il convient par ailleurs de distinguer le mal moral du mal naturel. En latin, le premier se dit malum culpae, la faute. Le mal naturel, lui, se dit malum poena, la peine, la douleur. Si Dieu n’a pas créé le malum culpae, la faute morale, est-il donc à l’origine du malum poena, produit entre autres par les catastrophes naturelles ? Thomas d’Aquin ne nie pas l’existence de la douleur et des peines engendrées par les catastrophes naturelles. Toutefois, les peines engendrées par le séisme en Haïti n’ont de réalité que comme passions affectant la sensibilité humaine. Encore une fois, ces peines n'ont de réalité que par privation du bien.
On objectera que la perte d’êtres chers est incontestablement un mal. C’est bel et bien une réalité que la perte d’êtres chers dans des conditions aussi épouvantables que celles du séisme en Haïti. L’Aquinate ne le nierait pas un seul instant. Mais au plan de la réalité « ontologique », au plan de ce qui est - et il ne faut jamais perdre de vue qu'on se situe ici au plan métaphysique où être, c’est le bien -, ces pertes, aussi épouvantables soient-elles, restent des privations d’être.
Voyons une analogie. Supposons que je dise : « Il n’y a rien ici ». N’allons pas croire qu’en disant cela je veuille dire qu’il y a quelque chose et que ce quelque chose, rien, existe ! Nous nous trouverions alors à « réifier » rien, c’est-à-dire à faire en sorte que rien existerait d’une certaine façon: rien serait quelque chose, mais rien... Ce qui est logiquement contradictoire et, pire encore, trompeur. De même, lorsqu’on dit que les peines existent à la suite de la catastrophe naturelle, il ne faut pas croire que ce dont sont privées les victimes - le manque cruel, en un mot, le mal - existe indépendamment du bien dont elles sont privées qui, lui seul, existe. Ce dont les Haïtiens sont privés, ce sont des biens, c’est-à-dire des personnes, des biens vitaux, des services, des institutions, etc., qui ne sont plus. Voilà le malheur. D’après l’Aquinate, Dieu a certes créé les personnes disparues dans le séisme, mais Il ne les a pas tuées; Il ne leur a pas enlevé la vie. Il n’est pas l’auteur du mal.
Alors, demandera-t-on, mais d’où vient le mal, la privation d’être ? Pourquoi ce phénomène existe-t-il ? Encore une fois, il ne faut pas donner réalité à la privation d’être, c’est-à-dire au mal. En fait, la bonne question est : comment expliquer la privation d’être?
D’après Thomas d’Aquin, Dieu est l’être qui est suprêmement. Par conséquent, puisque être, c’est être bon, Dieu est parfaitement bon. Dans le langage de la métaphysique d’Aristote, Dieu est « l’Acte Pur » (Actus Purus). Tous les autres êtres, dont les humains, n’existent que potentiellement, c’est-à-dire que nous sommes toujours en changement. Bien que nous disions que nous « existons », nous ne sommes pas véritablement. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est ainsi. Exister, pour nous, c’est changer. La mort seule mettra un terme à cette soi-disant « existence » pour nous faire accéder à la véritable existence, qui est celle de Dieu.
Supposons que je sois atteint du sida. Comme nous, Thomas d’Aquin admettrait que ce mal est explicable par une cause naturelle, en l’occurrence la présence dans mon corps du VIH. Cependant, pour que le virus m’affecte de la sorte, il faut qu’il soit bon à sa manière, c’est-à-dire qu’il ait de l’être. En d’autres termes, le virus est bon, même s’il m’afflige, et ce qui m’afflige, ce n’est pas le virus lui-même, car il est bon, mais le manque de santé, c’est-à-dire le manque d'un bien. Pour ainsi dire, le mal parasite le bien.
De même, les plaques tectoniques qui se sont frottées dans la région d’Haïti, causant le séisme si dévastateur, sont bonnes en elles-mêmes. Ces frottements ne sont pas mauvais en soi. Ils ne le sont que relativement aux humains habitant la région, les privant de leur vie ainsi que d’autres biens qu’ils chérissaient.
Dieu, l’être bon par excellence, ne crée donc que du bien. D’où vient alors le mal ? Accidentellement du bien, répond l'Aquinate. À la suite de la catastrophe sans pareil, les secours internationaux se mobilisent comme jamais auparavant. Les hommes en manquent de bien créent du bien. Pour un croyant comme Thomas d’Aquin, les hommes, privés du bien, créant du bien, sont les instruments de Dieu. Il n’est pas dit, cependant, que cette surabondance créatrice du biens ne produira pas tôt ou tard, par accident, du mal, c’est-à-dire une privation de bien. La cause n’est pas le mal, mais accidentellement le bien. En voulant faire le bien, on peut se tromper. Par exemple, j’aide quelqu’un à construire sa maison en carton sachant qu’elle ne résistera pas à un éventuel tremblement de terre. Je vise son bien (bâtir un abri), mais tôt ou tard, sa maison s’effondrera sur lui. Je le prive accidentellement, sans malveillance, du bien en pensant aider. Mon intention était bonne, mais les conséquences de mon action ne le sont pas.
C'est le principe thomasien du « double-effet » (voir Somme théologique, II-II, Question 64, Article 7): les conséquences d'une action peuvent être mauvaises sans que l'intention soit malveillante au départ, et c'est ce qui disculpe Dieu de toute faute. De la sorte, l'Aquinate dédouane Dieu du mal: en créant le bien, Dieu n'a que de bonnes intentions, mais les conséquences de sa création se révèlent parfois contraires au bien. Il faut par ailleurs tenir compte du fait essentiel que les êtres humains furent créés libres de choisir le bien, de sorte que Dieu lui-même, dans sa prescience, ne peut prévoir les choix des hommes.
On entend souvent dire, comme dans le triste cas qui nous occupe, que le mal concourt au bien, comme si le mal était quelque chose pouvant engendrer le bien. N’est-il pas le cas que les malheurs des Haïtiens engendrent davantage de bienfaits ? Ce serait là cependant se méprendre sur la pensée de l’Aquinate. Puisque le mal n’est rien, il ne peut engendrer le bien. Les Haïtiens, comme la communauté internationale, pourraient baisser les bras et ne plus rien vouloir: ils sont libres de le faire. Or, la soif du bien semble être telle, chez le peuple haïtien, qu’au contraire, malgré tout, il chante dans les rues jonchées de cadavres, et se mobilise pour reconquérir le bien faisant cruellement défaut. C’est donc le bien qui, comme « cause finale », engendre le bien. Jamais le mal. Sur ce point fondamental, le peuple haïtien reste un modèle. Les sinistrés de ce pays ont beaucoup à nous apprendre sur le plan du bien, c'est-à-dire sur le plan de l'être. Paradoxalement, du fond de leur détresse, ils sont, ils « existent », peut-être même davantage que nous qui vivons souvent dans le confort et l'indifférence.
L’athée ne croit pas en Dieu ni non plus, il va sans dire, à la vision béatifique de Dieu après la mort. Il ne peut concevoir une existence après la mort, surtout pas bienheureuse qui puisse compenser les souffrances les plus épouvantables vécues en cette vie qui n'est qu'une vallée de larmes. Rappelons son raisonnement :
Si Dieu existe, puisqu’il est tout-puissant, il devrait pouvoir empêcher le mal; or, le mal existe; donc, Dieu n’existe pas.
Ce raisonnement n’est pas valable, et ce, pour plusieurs raisons.
D’abord, la première prémisse ne tient pas. En effet, il n’est pas nécessairement vrai que si Dieu est tout-puissant, il se doive absolument d’empêcher tout mal. Comme le dit Thomas d’Aquin «C’est de son infinie bonté même, que se rattache, en Dieu, sa volonté de permettre des maux, pour en tirer des biens.» (Somme théologique, I Question 2, article 3). En d’autres termes, Dieu, à partir du malheur, dont il n'est pas l'auteur, peut engendrer du bien qui surpasse en magnitude le mal. C’est ce que prêchait l’apôtre Paul : «Lorsque le malheur abonde, la grâce surabonde.»
Par ailleurs, comment l’incroyant peut-il nier qu’aucun bien ne puisse surpasser le mal dans une autre vie, sinon en posant au départ que Dieu n’existe pas et qu’il n’y aucune vie après la mort? L’athée commet donc une pétition de principe, son raisonnement tourne en rond. En effet, il admet au départ ce qu’il cherche à prouver, à savoir que Dieu n’existe pas et qu’il n’y a pas de vie après la mort.
Enfin, l’incroyant fait preuve de deux poids deux mesures. Il nous dit qu’il ne peut imaginer quoi que ce soit qui puisse faire contrepoids aux maux ainsi qu’aux souffrances de cette vie. Ainsi, Richard Dawkins, par exemple, évoque le cas de ces guêpes fouisseuses qui paralysent les chenilles sans les tuer afin de les dévorer vivantes de l’intérieur et afin de conserver la viande fraîche pour les larves à venir. Cruelle barbarie! Pour le biologiste athée, rien ne compensera les souffrances épouvantables de la chenille, car la nature «n’est ni cruelle, ni bienveillante, mais simplement inaccessible à la piété : indifférente à toute souffrance et sans but.» (Richard Dawkins, «La loi des gènes» in Pour la science, Dossier L’évolution, hors-série, janvier 1997, p. 14. )
Dawkins se trompe, car la nature, selon un darwinien comme Dawkins, a bel et bien un but : celui de la survie du plus adapté. Par ailleurs, Dawkins nous dit que les espèces, dont les chenilles et les guêpes fouisseuses, ont mis des millions d’années à se former, de sorte qu’on a bien de la difficulté à s’imaginer comment elles ont pu apparaître.
D’une part, donc, Dawkins ne peut pas s’imaginer comment une vie après la mort en compagnie de Dieu soit possible; de l’autre, il fustige le croyant qui ne peut s’imaginer comment des êtres vivants soient apparus par sélection naturelle s’exerçant sur des millions d’années! À propos de notre capacité d’imagination, Dawkins a deux poids deux mesures.
L'incroyant exige, au départ, une preuve de l’existence même de Dieu. Sur ce point fondamental, les arguments ne font pas défaut à l’Aquinate puisque dans la Somme, il expose cinq preuves connues sont le nom des « Cinq Voies » (Somme théologique I, Question 2, Article 2). Aujourd’hui, on ne les discute plus parce que, pense-t-on, la science - la biologie, en particulier - a mis k.-o. la « théologie naturelle », et que toute cette entreprise est obsolète. Ce n’est là qu’un dogme de l’athéisme contemporain, dont Richard Dawkins est sans contredit le plus illustre des représentants.
S’il faut réfuter Thomas d’Aquin, ce n’est pas à la science qu’il faut faire appel mais à la philosophie. Car la philosophie de l’Aquinate fait appel à la métaphysique d’Aristote, comme je le disais. Pour réfuter Thomas d’Aquin, il faut donc réfuter Aristote. Contrairement à ce qu'on pense, il est loin d'être acquis que la science ait réfuté Aristote, en particulier touchant l'existence des fameuses «causes finales». Dans un ouvrage remarquable, qu'on ne lit plus aussi (D'Aristote à Darwin et retour), Étienne Gilson a montré que la «cause finale» est toujours présente malgré son dénie par la science morderne. Cette dernière, qui commence officiellement avec Descartes, a proposé une autre métaphysique que celle de l'aristotélisme. Réfuter « Le Philosophe » n’est pas une mince tâche, toute la modernité s'y étant esquintée. N’avons-nous pas, toutefois, d’autres tâches plus pressantes, dont la reconstruction, avec les Haïtiens, d’Haïti ?