Les débuts
Les difficultés
"Les employeurs paient au lance-pierre lorsque vous êtes en formation, explique Julie qui a bénéficié d'un contrat de qualification de deux ans entre sa boîte et le CFPJ. mais ça m'a permis d'alterner 6 mois de boulot, 15 jours de cours pendant deux ans. Lorsque j'ai essayé pour la première fois de me lancer en piges, je n'avais pas assez de carnets d'adresses, d'expériences, etc... pour pouvoir trouver quelque chose de conséquent. Mais je n'ai jamais fait un autre job, jamais voulu !". Le fait de passer son bac en candidate libre n'a pas été de tout repos pour la journaliste qui faisait le bouclage du journal presque tous les soirs à 22h et enchainait avec ses bouquins de cours.
Le parcours que décrit Julien semble avoir été un peu plus difficile. "Trouver ma place dans une rédaction, cela a mis 4 ans pour moi, alterner de piges en piges dans différentes rédacs sans avoir le sentiment d'y appartenir, c'est la principale frustration".
La réussite
"Alors pour faire simple, après 8 ans de journalisme, je suis partie travailler un an au Laos ou j'étais formatrice aux techniques d'écriture, journalistique et redac chef d'un canard francophone et je faisais quelques piges. raconte Julie. Après une courte pause en France, je suis repartie pour l'Égypte où j'enseigne actuellement le journalisme à l'université du Caire à des étudiants d'Afrique et du Moyen Orient." Au départ, voyager n'était pas au programme de cette journaliste de 26 ans mais en tout cas, cela lui permet de partager son savoir et ses compétences avec "ceux qui n'ont pas la chance d'avoir suivi mon parcours". Aujourd'hui, elle attend d'être "un peu plus "assise" au niveau culturel" pour commencer à piger en direct de la capitale Égyptienne.
Le journaliste du Post ne fait pas de cachotteries, il gagne 2400 euros net par mois sans compter les droits d'auteurs de ses livres (voir son site) qu'il qualifie d'intéressants. Il reste cependant prudent sur le succès journalistique qui selon lui, n'est jamais acquis.
Comment font-ils ?
Julie a commencé très tôt à piger pour sa rédaction locale. Souvent, les journalistes qui vivent correctement de leur métier sans être passés par les écoles reconnues sont ceux qui comme elle, savaient très tôt ce qu'il voulaient faire. Ceux qui ont commencé à travailler dès que possible et qui ont appris sur le tas. Il semble plus "facile" de travailler dans ce secteur peu rémunérateur lorsque l'on est étudiant, voire encore chez ses parents , lorsque l'on n'a pas à se préoccuper des factures ou que l'on reçoit une bourse de l'éducation nationale qui complète vos revenus... Cependant, Julie met aussi en avant l'apport important des écoles de journalisme. ""grande" ou "pas grande" école, ca permet d'obtenir des technique. ce n'est pas juste un truc qui fait joli sur le cv. C'est apprendre des techniques d'ecriture, apprendre a trouver des sources, apprendre a aller chercher l'info là où elle est, etc..."
De son côté, Julien a trouvé son boulot au Post.fr grâce à son blog Juju le pigiste qui a été repéré par le journal. Il conseille par ailleurs de rester toujours en mouvement, proposer constamment des sujets aux rédactions et ëtre original. "Il ne faut jamais abandonner, ne pas avoir de diplôme de journaliste ne m'a jamais posé aucune difficulté", conclut-il.
Force est donc de constater que sans diplôme il est aussi possible de se frayer un chemin vers la réussite professionnelle. Bien que le contrat de qualification de Julie et les études à Sciences Po de Julien ont sans nul doute eu aussi des conséquences bénéfiques pour leur carrière.
Leurs blogs: Juju le pigiste, Sète 'ici
Leurs CV: Julien Jouanneau, Julie Gommes
Leur dernier livre: Des Nouvelles de la Mort (Julie) (version PDF 6euros), L'affaire Trenet : bataille pour un héritage (Julien)
A suivre, le portrait de journalistes sans diplôme de journalisme, ni de sciences Po ou équivalent