Une tunique de chasseur Bamana couverte d'une multitude d'éléments les plus hétéroclites : des canines de félins, des griffes, des cornes de céphalophes à la peau de varan....
Tous ces éléments contribuaient à donner sens à cette tunique en ceci qu'elle devenait chargée de pouvoir protecteur pour le chasseur.
Elle n'était plus une simple tenue de camouflage.
Elle recomposait l'élément chasseur-animal où ce dernier n'était plus le simple gibier à abattre mais un être auquel il fallait demander pardon avant d'entreprendre une chasse.
Dans le sud du Nigeria, les sociétés Ekpé de la région de la Cross-River étaient associées au culte du léopard. Prince de la nuit, l'animal incarnait la puissance des membres de ces sociétés qui gouvernaient depuis l'obscurité.
Leurs emblèmes consistaient en une natte sur laquelle étaient, là aussi, disposés des éléments les plus divers : deux balais cérémoniels, une canne, deux tambours sacrés, des crânes, des mâchoires, des restes d'animaux consommés... une véritable composition « à la Spoerri ».
Mais ces éléments hétérogènes, exceptionnellement réunis, contribuaient à tisser la réalité de ces sociétés.
Photos 1 et 2 : Musée du Quai Branly.