L'Autre Dumas, le film de Safy Nebbou sorti en salles il y a une semaine, continue de faire l'objet d'une polémique à propos du parti pris par l'équipe technique du long métrage : un gaulois blondinet, Gérard Depardieu pour interpréter l'écrivain de couleur Alexandre Dumas. Le film se focalise sur la collaboration et la relation qu'entretenait Dumas avec son nègre, Auguste Maquet (joué par Benoît Poelvoorde), ne faisant pas suffisamment état des vraies origines de Dumas, selon de nombreux observateurs.
Les producteurs du film, Frank Le Wita et Marc de Bayser, ont défendu leur choix (artistique) en revenant sur le fait qu'Alexandre Dumas était « quarteron par sa grand-mère noire, esclave à Haïti, [il] avait bien un quart de sang noir, c'est donc qu'il avait trois quarts de sang blanc. » Ils ajoutent, « comble d'ironie, il avait les yeux bleus. Le cinéma, comme la vie, ne se réduit heureusement pas à la génétique. » On ne peut tout de même expliquer que le malaise de Dumas (vis-à-vis de ses origines) soit occulté pendant 1h45... « Si la diversité, dans son ensemble, a besoin d'être promue, elle ne doit pas l'être au détriment de la liberté artistique. Celle-ci, fondée sur l'analogie et la métaphore, commence par le choix des acteurs », affirment les producteurs.
Le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) avait dénoncé « la discrimination dont sont victimes les personnes issues de la diversité et de la difficulté des élites à le reconnaître. » Il est vrai que la diversité n'est pas le fort du cinéma français, ce que révèle aussi cette polémique. Véronique Cayla, présidente du CNC, estime que « le métissage bien réel de la société française n'est reflété ni au cinéma ni à la télévision. »