Psychometrer Eiji

Publié le 18 février 2010 par Jibouille

Eiji n’est pas un lycéen comme les autres. En effet, il a le don de psychométrie : en touchant un objet ou une personne, il en absorbe la mémoire, les pensées… comme un médium. Pas facile de conserver un tel secret ! Une séduisante inspectrice de police le percera à jour… Eiji se trouvera alors embarqué dans une enquête impliquant un tueur en série. Sa sœur sera-t-elle la prochaine victime comme l’assassin l’a promis ? Le temps est compté, les indices sont minces, les héros de ce tandem n’auront de cesse d’en finir avec le meurtrier…

Ce manga m’a fait l’effet d’un soufflet. Parfois, ca monte et parfois, ca descend, ce qui rend difficile la notation. Explication.

L’histoire, ou plutôt les histoires, sont très inégales. Les premières plantent un décor qui n’est pas sans rappeler GTO avec un héros bagarreur au grand cœur (qui lui ressemble même par le look). D’un point de vue global, le dessin est même identique. Mais revenons à l’histoire. Pas vraiment d’originalité malgré un pouvoir un peu différent. Ce jeune loubard se sert de ses dons pour aider une inspectrice dans ses enquêtes toujours plus glauque les unes que les autres. J’ai même fini par croire que c’est Eiji qui attirait la poisse. Très vite, voir trop vite, le manga prend une tournure surnaturelle déplaisante qui disparait aussi vite qu’elle est apparu. Peut-être les auteurs se sont-ils rendus compte de ce changement.

Autre point négatif, les nombreux intermèdes souvent inutiles. Mon impression sur ce sujet fut que pour combler des vides scénaristiques dans un manga où il n’y a pas vraiment d’histoire principale, les auteurs ont décidé de faire des sortes de « spin-off » dans l’intérêt est plus que discutable. En effet, les personnages récurrents sont des fétichistes répugnant dont l’un d’eux (le plus « important ») se travestit en policière. J’avoue ne pas avoir compris les raisons d’une telle idiotie, si ce n’est à faire perdre du temps. Est-ce pour détendre l’atmosphère vu les nombreuses enquêtes sordides? Est-ce pour faire passer le temps? Je ne sais pas et je n’ai pas vraiment envie de savoir. Bon, certains intermèdes sont corrects quand ceux ci s’intéressent à l’évolution de la relation entre Eiji et Shima.

Puisque j’en parle, je continue sur les personnages. Evidemment, on se pose beaucoup de questions sur la relation Eiji/Shima. Eiji est un héros brut, c’est à dire qui ne réfléchit pas beaucoup avant d’agir tandis que Shima se porte comme la voix de la raison. Leur duo improbable mais complémentaire les fait se rapprocher. Voilà encore une de mes frustration car j’attendais plus de ce coté. On est livré à notre imagination car la fin laisse de grandes portes ouvertes. On a souvent le sentiment qu’ils sont attirés l’un par l’autre mais que leur condition (lui est encore lycéen) les empêche de passer le cap.
Toujours dans ce domaine, la soeur d’Eiji m’a profondément énervé par son coté insistante et malchanceuse car elle attire quand même tous les détraqués qui passent. Il en va de même pour Yusuke, détective en herbe mais dont le caractère m’insupporte. J’aurai aimé que le personnage de Fukami soit plus employé et que l’on en sache plus sur lui car il cache quelque chose. Heureusement que Toru relève le niveau.

Le dessin, comme je l’ai dit avant, est proche de GTO, à tel point que l’on pourrait croire que c’est le même mangaka. Les bagarres m’ont beaucoup fait rire par leur improbabilité. En effet, à chaque fois qu’Eiji donne un coup, on a l’impression que le crane explose. Ce n’est absolument pas réaliste mais ca détend. Les femmes sont plus réussies que les hommes qui apparaissent comme des brutes épaisses, dénués de charme (mis à part Akira).

J’ai relevé les ombres du tableau mais j’ai pris du plaisir à lire Psychométer Eiji. Mon sentiment est que plus on avance dans les tomes et moins bien c’est. La fin laisse supposer qu’une suite est prévue mais pour l’instant, pas de news. C’est un divertissement convenable qui aurait pu prétendre à quelque chose plus grand.