Ils étaient plusieurs centaines de gens à se masser ce mercredi 17 février dans l'aire du Champ de Mars pour faire passer leurs revendications lors de la visite d'environ quatre heures du président français Nicolas Sarkozy à Port-au-Prince. Tantôt ils tiraient à boulets rouges sur le président René Préval qu'ils qualifient d'« incapable ». Tantôt ils lançaient des slogans défavorables à M. Sarkozy tout en lui réclamant « restitution et réparation ».
« Si Aristide était encore au pouvoir, nous aurions bénéficié déjà des 21 milliards de dollars américains que nous doit la France », claironnaient les manifestants, en colère. Ils étaient tenus à distance par les forces de l'ordre à quelques dizaines de mètres du Palais national en ruines. Alors que les deux présidents étaient en conversation dans les jardins du palais présidentiel, les manifestants en ont profité pour réclamer le retour de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide en exil en Afrique du Sud depuis 2004.
Selon ce qu'a annoncé le président Sarkozy, la France va offrir une enveloppe de 326 millions d'euros d'aide à Haïti, sévèrement frappée par le séisme du 12 janvier. Cette valeur, selon lui, comprend l'annulation de la dette haïtienne de 56 millions d'euros. 700 étudiants haïtiens supplémentaires à accueillir dans les universités françaises des Antilles et de la Guyane, 250 véhicules (police, gendarmerie, ambulances, pompiers), 1 000 tentes et 16 000 bâches sont, entre autres, des promesses faites par M. Sarkozy avant de s'envoler en hélicoptère à destination de la Martinique où il visitera les Haïtiens hospitalisés à Fort-de-France.