Hier, à Québec, Lucien Bouchard, cet ancien premier ministre au service de la bourgeoisie, s’en est pris ardemment contre les nouveaux intérêts, volés aux adéquistes, des péquistes. Certainement populistes, les péquistes ont adopté une ligne plus dure sur ce qu’ils nomment, leur identité nationale. Je ne m’y attarderai pas. Je ne voudrais surtout pas perdre de temps à m’embarrasser à discuter de ces sujets sans intérêt pour moi.
Ce que Bouchard passait dans son discours quant aux finances publiques, par contre, m’intéresse d’avantage, vous comprendrez. Celui-ci nous prie d’intervenir auprès des finances publiques, auprès de l’éducation et de la santé, et cela, il faut qu’on s’y attarde. D’abord parce que la position de Bouchard, ce gros paresseux quant à la pratique de la «productivité» qu’il prône, est intenable, autant moralement que dans les faits, et cela est aisément vérifiable.
D’abord, nous ne sommes pas sans savoir que Bouchard prône un capitalisme sauvage et qu’il est cosignataire du manifeste des soit disant lucides –ils se disent lucides-. Il prône ainsi, une privatisation de la santé, une participation plus mince, pour ne pas dire maigre de l’État, dans les affaires publiques, autant économiquement, que socialement, puisque l’un ne va pas sans l’autre.
Nous n’aurons pas besoin de chiffres, ceux-ci parcourent déjà les nombreux blogues et sites officiels gouvernementaux, sinon toutes et tous savent déjà que les États-Unis d’Amérique, dont se régalent certains fanatiques aveuglés par leur idéologie, et fermant les yeux sur ses dérives criminelles ou ses ratées quant à la pratique du capitalisme, comptent plus de 55 millions (1/6 de la population) de non-couverts médicalement, sinon, plus de 49 millions de mendiants de la fameuse soupe populaire. Ce pays affiche pourtant une privatisation, non totale, mais partielle de sons système de santé, et des services en général. Il a également fait faillite, mais s’est imprimé des milliers de milliards de billets de banque pour palier à celle-ci, en sauvant ses banques et en priant les autres pays capitalistes de ce monde, d’en faire autant. Ce pays a également du faire la guerre à des dizaines de pays pour étaler son Empire, plus loin que ses propres frontières. Ce pays a renversé plus de 45 États pour s’assurer un capitalisme bien étendu, et totalitaire. Ce pays a fait assassiner des centaines d’opposants, tant militaristes que pacifistes, pour faire durer son régime. Cela, en laissant de côté ses moins nantis, ses immigrants, et ceux qui s’opposaient, même démocratiquement, à leur doctrine arbitraire et totalitaire.
André Pratte et Michel C. Auger en rajoutent, disant de Bouchard, de ce prophète apocalyptique, «que les québécois lui font confiance»… Qui s’en surprend? Pratte est lui-même également, cosignataire du manifeste des soit disant lucides. Et de quels québécois Pratte et Auger parlent t-ils? De ceux qui ont eu pitié de sa souffrante mise à l’épreuve par la bactérie mangeuse de chair? Ou plus sarcastiquement, des employés d’Olymel, qui l’ont affronté dans le débat qui coûta 47% de leur salaire? Le populisme n’est pas la compréhension de son auditoire.
Rappelez-vous comment Bouchard parlait de la productivité des québécois, la comparant à celle des chinois ou des mexicains, sinon même, de ces états-uniens qui sont laissés pour contre par leur propre État, utile aux seuls intérêts des riches et de la bourgeoisie. Donc, après avoir voulu mondialiser les mauvaises conditions des travailleurs de ces autres pays capitalistes, le voilà qu’il veut mondialiser le capitalisme sauvage, qui ne fonctionne pas dans ces mêmes pays capitalistes.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que, les finances publiques, si elles semblent fragiles, elles ne seraient pas mieux sous un capitalisme plus sauvage. Pourquoi? Parce que le capital qui paie ces finances ou ces services, peu importe l’intensité du capitalisme, vient de la même poche! Si ce n’est pas l’État qui paie vos soins de santé, ce sera vous qui les paierez, à plus haut coût, parce que toutes les études le prouvent, le privé, per capita, coûte plus cher que le public, que cet effort collectif qui en vaut la peine. Et c’en sera de même avec les autres services, cela, sans même aborder le fait que de plus, certaines personnes pourraient désormais profiter de vos besoins, autant que de vos maladies, donc de ces besoins essentiels.
Bref, en bout de ligne, même si l’assainissement des finances publiques semble urgente, elle ne vous rendra pas plus riche, vous, qui payez de toute façon, pour ces services qui vous sont chers. Vos soins de santé seront plus coûteux et plus accessibles donc. Ils ne seront pas meilleurs non plus. Vos services en général seront plus coûteux, et profiteront surtout, à ceux et celles qui prônent ouvertement cette voie capitaliste, plus sauvage. Aux bourgeois, qui possèderont ces moyens de production permettant l’offre à votre demande. Ils y exploiteront également, le labeur d’autrui, comme ils le font déjà, dans d’autres domaines.
Les prolétaires se plaignent souvent que les riches ont le pouvoir, et que la politique ne sert que leur intérêt. Ils devraient plutôt se demander, ces salariés, quels sont leurs intérêts, et qui pourraient les servir, mieux qu’eux-mêmes. Les prolétaires doivent s’unir, tant au Québec que partout dans le monde, pour contrer la propagande populiste de ses adversaires de classe, qui n’ont pas les mêmes intérêts.
Mise à part la conscience du prolétariat de son appartenance à cette classe, mise à part sa conscience sur ses intérêts de classe, pour le reste, le temps travaille pour nous.