« Le Parisien » du week end dernier nous rafraîchissait la mémoire sur le jeu des ambassadeurs que conduit, avec semble-t-il une certaine délectation, le Président de la République. Véritable variable d’ajustement dans le petit jeu politique des nominations et des attributions de prébendes, la fonction d’ambassadeur apparait à bien des égards pour ce qu’elle est, une récompense ou un dédommagement.
David Martinon, licencié de l’Elysée, devenu Consul Général à Los Angeles. Roger Karoutchi, licencié du gouvernement, ambassadeur auprès de l’OCDE. Gilles de Robien, représentant permanent de la France auprès de l’Organisation Internationale du Travail.
Brice Lalonde, ambassadeur chargé des négociations sur le climat. Valérie Hoffenberg, élue UMP et représentante pour le processus de paix au Proche-Orient. Eric Chevallier, compagnon de route de Bernard Kouchner, ambassadeur de France à Damas. Quant à Michel Rocard, ancien missionnaire sur la taxe carbone et le grand emprunt, n’oublions pas qu’il a rang d’ambassadeur de France chargé des négociations internationales sur les pôles Arctique et Antarctique.
Selon une note du cabinet de Bernard Kouchner, nous dit le Parisien, le nombre de diplomates non professionnels est passé de 2 à 21 entre 2001 et 2010. Pour moi qui entame une carrière de missionnaire au « Grand Lyon » je me dis que je pourrais éventuellement me retrouver, un de ces jours, à négocier, comme Michel Rocard, avec quelques pingouins n’en demandant pas tant. Sauf que me concernant, et à la différence de Rocard, je me retrouve, comme Monseigneur Gaillot, nommé évêque in partibus de partenia et ce pour l’éternité. L’éternité étant bien longue, il va peut-être falloir que je me résigne à l’écourter.
Lyon, 18 février 2010.