L’humble feu du rouge-gorge (Jean-Paul Hameury)

Par Arbrealettres


D’avoir dû parcourir de si vastes
et lointaines contrées
les mots étaient décolorés.
Et du feu que des lèvres
leur avaient confié
ne restaient que cendres.
Et de l’élan qui les avait
dans l’espace risqués ne restait
qu’un froissement de paille.

Alors pour endurer le temps
l’enfant attendait que vienne
de loin en loin brûler dans le jardin
l’humble feu du rouge-gorge.

(Jean-Paul Hameury)