L’IUT (Institut universitaire de technologie) Michel de Montaigne, de l’Université Bordeaux 3, a organisé le forum Néo-médias, nouveaux métiers le 12 février 2010 à Bordeaux. Cette journée de rencontres autour des évolutions des technologies et professions du web et des média réunit des professionnels et des étudiants du DUT SRC (Diplôme universitaire de technologie Systèmes réseaux et communication) de Bordeaux. Gabrielle Denis, directrice associée d’Editoile (photo ci-contre), y a animé une conférence sur l’importance du contenu éditorial dans les projets Web. Un contenu qui est souvent négligé, malgré son importance en termes de référencement naturel, de trafic visiteurs et de fidélisation des internautes. Si les clients sont prêts à payer le prix du développement Web, du graphisme ou du référencement payant, ils n’ont pas toujours conscience de la valeur du contenu éditorial sous prétexte que "tout le monde sait écrire". Résultat, la rédaction (et donc la responsabilité) du contenu est souvent laissée aux clients ou sous-traitée à bas prix par les agences à des indépendants.
Non, le rédacteur Web n’est pas qu’une « poule » qui pond des textes au kilomètre quand tous les choix sont faits ! Il a aussi son mot à dire en amont des projets Web, en termes d’architecture de l’information, d’accessibilité du site, de référencement naturel. Mais aussi en aval, en termes d’actualisation du site, d’animation de communautés sur les réseaux sociaux. La rédaction Web est un métier à part entière, qui obéit à ses règles propres. On n’écrit pas pour le papier comme on écrit pour le Web, car on s’adresse toujours à deux lecteurs : l’internaute et le robot. Le rédacteur Web doit trouver un compromis entre la densité de mots-clés nécessaire au référencement et la lisibilité des textes. Un bon rédacteur Web doit donc être à la fois un littéraire (orthographe, grammaire, style, etc.) et un technicien (balises HTML, référencement, interfaces de gestion du contenu, etc). Un cocktail rare ! Il doit tenir compte de l’univers dans lequel seront publiés ses textes, et surtout des reprises automatiques au travers des flux RSS, des newsletters, des extraits, etc.
Ce métier est encore en pleine évolution, à en croire le flou persistant des intitulés de postes : rédacteur Web, journaliste on line, webmaster éditorial, responsable Web éditorial, blogueur… Mais aussi le flou concernant les tarifs de la profession, parfois payée au feuillet (1 feuillet = 1 500 signes) comme en presse écrite, parfois à la journée comme un consultant. Cette dernière solution paraît la plus adaptée. Car les rédacteurs sont amenés de plus en plus à conseiller leurs clients, mais aussi à rédiger des micro-contenus. Rappelons que sur Twitter, on n’a droit qu’à 140 signes par message, soit moins d’un dixième de feuillet…
Merci aux autres intervenants pour la qualité de leur conférence : Elie Sloïm (Temesis), Mathieu Leddet (Mobiles Republic), Jacques Froissant (Altaïde), Jean-Etienne Durand (Wopata). Merci enfin à Philippe Métayer, directeur du SRC, pour l’invitation !