So So Modern - Paris, La Flèche d’Or, 4 février 2010
Retrouver les quatre néo-zélandais de So So Modern, c’est un peu comme reprendre le chemin des vacances, celui d’un Midi Festival 2008 en tout point réussi. Sur les bords de la French Riviera, la prestation des natifs de Wellington avait crevé l’écran au point d’attirer sur scène Robert Aaron, saxophoniste du groupe James Chance and his Contorsions, figures tutélaires de la No Wawe new-yorkaise et têtes d’affiche du soir précédent, où celui-ci conjugua, le temps d’une improvisation d’anthologie, sa science brute de la déconstruction à celle échevelée des So So Modern. C’est d’ailleurs dans le prolongement du Midi qu’ils entamèrent une tournée aux quatre coins de l’Europe et des Etats-Unis, chaque fois vêtus de costumes loufoques - exprimant ainsi leur Devo(tion) - et faisant un bout de chemin en compagnie des Dirty Projectors, Why?, Deerhoof ou Errors, autant de groupes constituants autant d’influences apparentes. Mais si la synth-pop complexe et explosive des So So Modern est d’un syncrétisme à tout épreuve, le groupe a su d’emblée trouver une identité forte, taillée dans l’énergie brute et un sens rythmique implacable. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que l’on se met en route pour gagner une Flèche d’or réouverte et remodelée depuis novembre 2009. Entamant cette énième tournée un LP en poche, Crude Futures à paraître le 01 mars, la question qui taraude gentiment est si l’on retrouvera les hymnes d’hier (Skeletons Dance ou The New Internationale, chacune entubées dans le brouhaha ici et là) où si au contraire l’album marque une rupture, une forme de maturation. Un matériel une fois de plus impressionnant, composé d’un méli-mélo de claviers, guitares, sampler, vocoder en plus d’une batterie archi-fournie, emplit l’espace scénique et légère stupeur dans les rangs, ils ne sont que trois. On me glisse qu’ils sont toujours bien quatre, l’un d’eux, Aidan Leong (voix et claviers), n’ayant pu se libérer pour ladite tournée. Une raison qui vaut pour un set court et un peu moins remuant qu’à l’accoutumé, mais qui aurait pu valoir aussi un set décevant. Et il n’en est rien. C’est même saisissant de voir avec quelle décontraction et quelle aisance technique Grayson Gilmour (guitares, voix, claviers, sampler), Mark Leong (guitare, voix, claviers) et Daniel Nagels (batterie) suppléent l’absence de leur compère. Entamant, pied au plancher, leur sujet, les impressions se bousculent dans mon cerveau agité au grès de rapides circonvolutions rythmiques : les morceaux instrumentaux (Berlin, Life in the Undergrowth) font penser aux écossais d’Errors, quelques poutres de speed renaclées en plus, quant le chant - et non l’instrumentation - évoque tour à tour Noah Lennox (Panda Bear, Animal Collective) sur Island Hopping / Channel Crossing, puis Luke Lalonde (Born Ruffians) sur Give Everything, notamment dans cette faculté de Grayson Gilmour à enrouler sa voix autour de mélodies balancées à la volée. Un véritable tour de force, tant les boucles électroniques et les odes immiscées aux claviers alternent et s’entrechoquent au fracas étourdissant de guitares, tantôt rythmiques, tantôt leads. Le tout orchestré par Daniel Nagels aussi carré que John Stanier, batteur de Battles. C’est dire. La rançon de cette virtuosité est un jeu de scène un brin statique, mais qu’importe, le public en fait fi et invective le groupe de salves d’applaudissements à la mesure de leur talent. Quant à l’interrogation initiale, aucune déduction n’est inutile : les So So Modern n’ont joué quasiment que leur album, le regard fixé au loin. L’horizon est dégagé.
Setlist : Because of the technical difficulties we couldnt play all our songs, so here is our set list ! - Gg / SSM :
The Worst is Yet to Come
Be Anywhere
Berlin
Holiday
Dusk & Children
Give Everything
Clean Up, Step Up
Island Hopping / Channel Crossing
Photos
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crédits : Farrah Hammadou pour dont.contradict.us
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Thibault