Depuis quelques temps, je revois un peu mes idéaux de vie de couple. Honnêtement, j’apprécie beaucoup le contact physique avec le sexe opposé dans un logement où l’étroitesse des corridors obligent les épidermes à se frôler. J’adore les matinées café-journal-croissant. C’est plus fort que moi, je ne saurais vivre ma vie en éternelle célibataire.
Seulement, le quotidien à deux m’épuisent. Les tâches et les routines m’éteignent. Comme j’adore cuisiner, je prends souvent ce rôle dans le couple. Par une quelconque adéquation de mon esprit, cette tâche que j’accepte avec joie devrait me procurer un certain bénéfice, comme celui que l’être aimé s’acquitte aussi avec joie d’une autre tâche comme la vaisselle, le lavage ou le ménage. Voilà exactement le moment où les mauvaises tensions s’accumulent. Sans crier garde, alors qu’on ne vivait initialement que du quatuor sexe-café-croissant-journaux, nous voilà pris au piège dans une réflexion fixe et vide de sens : quand la tâche ménagère X a-t-il été faite la dernière fois et par qui? S’en suit une chicane sur qui frotte le plus.
Récemment, je suggérais de vivre amoureux dans deux habitats séparés. D’avoir chacun son logis, sa bulle, son jardin, sa toilette, et de n’avoir en commun que le désir d’être ensemble lorsqu’on n’est pas chez soi et qu’on est disposé à l’amour au sens large. Présentement, mon vœux le plus cher serait de partager le quotidien d’un homme qui aimerait vivre près, tout près de chez moi, mais avec une belle grosse porte entre nous deux. Pourquoi pas un duplex? Je rêve d’un duplex à moi et à l’être aimé. À la limite un grand logement où chacun possède sa chambre et son quartier général. Pourquoi? Parce que l’acte de franchir ce seuil de porte, jour après jour, de le choisir encore, de laisser l’autre franchir mille fois le seuil qui mène à soi, se demander qui franchira le seuil ce soir, sous quel prétexte et par quel plaisir, c’est résumer pour moi l’essentiel de l’art de la séduction, en conjuguant le quotidien avec l’anti-routine et l’anti-corvée. Je suis émue. Un jour peut-être.
Et vous, chers lecteurs célibataires, rêvez-vous au jour où vous formerez un couple non conventionnel? Exprimez-vous!