C'est un succès public et critique, le minuscule théâtre Poche Montparnasse affiche une nouvelle fois complet avec "La Ronde", D'Arthur Schnitzler, mise en scène par Marion Bierry.
Vous connaissez l'histoire de ce classique ? Début du vingtième siècle, A couche avec B qui couche avec C qui couche avec D qui couche avec A, d'où "La Ronde...
Mais si l'histoire est finalement assez sommaire, le propos est un peu plus conséquent et chargé de sens qu'un simple marivaudage tenant de Feydeau ou de Labiche. Et selon moi, c'est bien là que le bas blesse. Car si Marion Bierry emmène avec efficacité cette talentueuse distribution dans le rire et la bonne humeur, elle ne parvient pas à nous faire entendre au mieux le texte de Schnitzler.
Trop joyeux, trop légers, trop jeunes, trop lisses, trop "cabaret", comédiens et mise en scène ne restituent pas le brillant portrait de cette société du début du siècle dernier, avec ses différentes classes sociales, la place qu'y tiennent l'homme et la femme, les doutes et angoisses de chaque personnage sur la vie, l'amour, la mort...
Tout cela manque d'épaisseur, de profondeur, d'intensité, de crasse, de vécu... Tout le monde a vingt ans, chacun est heureux en apparence et le problème vient bien du fait que le spectateur ne parvient pas à voir, entendre ou deviner ce qu'il y a sous ces apparences.
Le spectacle reste cependant de qualité.
A voir éventuellement.
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