Le coup de coeur minute de silence

Il y a des moments, dans la vie, eh bien on se tait.
On est alors dans un moment particulier, rare, qui impose finalement de fermer les yeux, ou de les ouvrir au contraire bien grands, de ne prononcer mot, de savourer, de prendre chaque seconde pour ce qu'elle est : un moment pur, un temps d'émerveillement.
Exercice cullinaire, aujourd'hui, si vous le voulez bien.
Dans la série c'est quoi, cette question, alléchante :

C'est quoi vous le plat ou la l'aliment qui vous transporte à chaque fois ? Quel est votre coup de coeur ?

Longtemps, épicure ne fut pas mon ami. Je ne savais pas  apprécier ce que je mangeais. Ca me gonflait les repas, tout ça. Mon appétit était ailleurs. Je disais même à une époque que si quelqu'un avait le genie d'inventer une pilule qui ferait repas équilibré, je voterais pour lui ! J'ai longtemps pratiqué le un seul repas. Le soir. Café à volonté le reste du temps.
Cela n'empêche évidemment pas les douceurs. Les apprécier. Pour ma part, je suis du genre "par périodes". J'ai ainsi eu mes phases chausson aux pommes, tarte citron, Paris-Brest. L'été, j'ai des crises de fruits. Rafales d'abricots, de pêches (blanches), de mirabelles, de raisin (noir). C'est que je suis plutôt sucré, quand même. Le saucissson et les fromages ont mes suffrages, également.
Incontestablement, mon coup de coeur ira vers la tomate. Avec ma spécialité cullinaire : la tomate au sel. Il faut une tomate, du gros sel (de la fleur de sel de préférence), un couteau merveilleusement aiguisé et une planche en bois. J'insiste sur le bois. Découper la tomate en fines tranches. Saler joyeusement. Agrémentez selon l'humeur de basilic, d'oignon rouge. Et dégustez. Doucement. C'est l'été en bouche.