overstay in thailand
Je vérifie mes dates de visa dans mon passeport. Enfer et damnation je suis déjà 2 jours dans l’illégalité. 500 baths (16 $) par jours d’amende ça peut monter rapidement. Il vaut mieux remédier à la situation dans les plus brefs délais. Stéphane me dit que le mieux à faire est de traverser vers Trat avec sa moto et de conduire vers le Cambodge à une soixantaine de kilomètres au sud. Je saute sur ma moto et d’après Stéphane je n’ai pas une minute à perdre si je veux revenir avant le dernier traversier du soir. La pluie semble vouloir se pointer, pas une goutte de pluie en 3 semaines et il y en aurait le jour ou j’en ai vraiment pas de besoin. Je vais faire le plein d’essence pour 100 baths. Je vais acheter des cigarettes. J’inspecte mes poches et je deviens blanc comme un drap. Mon ami thaï me demande qu’est-ce qui ne va pas. Tu as perdu tes clés? Je souffre de basse pression. Je ne réponds pas. Je saute sur ma moto et je me demande où mon droit d’exister a pu disparaitre. Je pense un peu et j’arpente la rue cahoteuse qui conduit au Jen Chalet. J’aperçois mon passeport qui repose sur le sol. Je le saisie en remerciant Bouddha pour m’avoir aidé dans ma quête. Plus de chance à prendre avec ce permis d’exister. Je le mets sous clé en dessous du banc de ma moto. Je surveillerai souvent que tout est OK.
Je franchis les 15 km qui mènent au premier traversier de l’île. 160 baths (5 $) pour un billet aller-retour avec une moto. Part où l’on va maintenant, je n’ai pas une marge d’erreur très élevée. Allons vers le sens inverse de celui de Bangkok. Je roule à vitesse moyenne et je tente de repérer des panneaux indiquant le chemin vers le Cambodge, mais je ne vois rien. Allons vers Trat ça reste la ville phare de ce coin de la Thaïlande. Je vais m’informer au poste de police. On doit y parler un minimum d’anglais. Le policier m’indique un service d’immigration tout près. Ce n’est pas ce que je cherche. Ils me donneront que quelques jours pour plus cher. Je dois plutôt traverser au Cambodge et revenir en Thaïlande. J’aurai plus de jours de visa pour moins chers. J’arrête au même poste d’information touristique ou je suis arrivé. On me fait un plan sommaire du chemin à suivre et l’on me souhaite bonne chance. Bon il faut aller à Trat et semble-t-il aller tout droit. J’aperçois un pont avec une affiche « bon voyage », je me dis qu’il faut peut-être tourner à cet endroit. J’arrête m’informer et un vieil homme fini par me comprendre. Klong Yai! tu dois aller tout droit vers Klong Yai. Je fais demi-tour et je prends la direction de cet endroit. Pour en être sûr j’arrête dans un magasin chinois, on confirme en me disant qu’il en a pour plus de 60 km.
Sur ce chemin, je remarque qu’il y a beaucoup de mosquée et de thaï musulman dans cette partie de la Thaïlande. Ça fait vraiment bizarre de voir des Asiatiques musulmans. On jurait que c’est surréaliste. Il est un peu passé midi. Je pousse la machine à fond, mais elle s’étouffe toute seule et elle reprend son allure à chaque fois. Non, mais elle ne va pas me laisser tomber à 50 km de Koh Chang au milieu de nulle part. Il n’y presque rien d’habité dans cette partie de la Thaïlande. Je serais dans de beaux draps.
Je ne comprends rien. Je roule à 90 km/h passés et les bornes ne descendent pas. C’est un 60 kilomètres interminable. Mon niveau d’essence est bas. Il n’y a pas de vie autour. Je dois me rancarder un poste d’essence ou une bouteille d’essence de fortune au plus coupant. J’ai déjà bouffé un plein réservoir. J’arrive enfin a Klong Yai, mais c’est où cette frontière putain! C’est un village de pêcheur qui ressemble à une maquette, très petit et compact avec des pont par-dessus des rivières. L’odeur de poisson empeste à des kilomètres à la ronde. Je repars vers l’autre cotés en me disant que la frontière doit être au milieu de nulle part comme beaucoup d’endroits dans le monde. Il y beaucoup de réparation et d’élargissement de route, mais toujours aucune indication. Plein de travailleurs à chapeau de paille bossent paisiblement sous le soleil de plomb.
Je n’ai aucune notion de l’heure, mais je sais que je suis serré dans le temps.je poursuit tout droit, je m’informe dans des magasins de fortune, mais aucune réponse. On doit parler, une autre saveur de thaï et personne ne comprend. J’aperçois des tours de cellulaire. C’est peut-être là! 20 minutes plus tard, la route cesse je suis enfin au poste de douane. Une clôture, un marché de produit bric-à-brac et des bunkers gouvernementaux composent le paysage.
Un enfant d’à peine 10-12 ans me fait signe de me stationner là. C’est pour un visa me demande-t-il dans un anglais approximatif. Il m’aiguille vers le guichet d’immigration Thai. Overstay! il me rancarde un cambodgien a chapeau de paille pour m’escorter vers le guichet des amendes. Un beau 1000 bath qui s’envole encore. Je crois pouvoir acheter un visa et repartir, mais je dois aller au Cambodge avec l’assistance de mon gamin. On me fait assoir à la table. On prend mon passeport, je le regarde avec frayeur où il va avec mes papiers. On “scan” ma température. Je n’aime pas trop la situation, mais bon ai-je vraiment le choix? On essaie de me vendre des cartons de cigarettes, mais je dis que je n’en veux pas. 1200 baths (35 $) pour un visa d’un mois au Cambodge. 300 baths de plus, car je ne reste pas dans le pays.
J’ai mon visa du Cambodge. L’enfant me dit qu’il y a un guichet de l’autre cotés si tu as besoin d’argent.oh la la! oh mon Dieu! Hey mon pourboire! Comment ça 100 baths? Je ne crois pas, 20 baths, désolé je suis serré. Je ne dis rien et je me pousse vers ma moto. Je repart vers koh chang. Cette fois plus rapidement, je roule à 80-100 km/h, le moteur « shut down» coupe dèsfois. La route est longue et le soleil descend. Je prends le soin d’acheter encore de l’essence. Les bornes ne descendent toujours pas. Pourquoi? Pourtant à 80 km heures. Je devrais faire le chemin en moins d’une heure.
Enfin à Trat. Je suis près. Je suis pogné à travers les étudiants qui retournent à la maison. Le trafic est chaotique et dangereux. Je roule vite pas de temps à perdre. Je ne dois pas louper le dernier traversier sinon je coucherais sur le quaie. J’arrive enfin a un traversier, ce billet est pour un autre bateau tu dois aller à 12 km par là-bas. Je roule, je roule et je vois mon indicateur d’essence s’approcher dangereusement de la zone rouge. Je n’ai pas le temps de chercher de l’essence. Dans la noirceur, le chemin qui semblait simple a retrouvé me fou les jetons. J’essaie de suivre des motos qui semblent comme moi se dépêcher pour prendre le traversier.
Je prends un chemin qui me conduit à un contrôle militaire. Le militaire me fait signe, j’arrête et je lui explique que je veux prendre le traversier. Il m’indique la voie et je suis reparti en moins de deux. Enfin le traversier, j’ai le bon billet et le bateau part dans 10 minutes… opération overstay réussie, oh my bouddha.
On a droit à un souper de fruit de mer d’adieu. Au menu : crevettes géantes, crevettes tempura et poisson grillé. Merci encore pour votre accueil aux gens du Jane Chalet.