C'est un crash à petites gouttes

Tressaillements de la foule par le grand crak! de l'absence.Y'a rien. Rien qui se faufile entre les corps, rien qui tisse et qui enlace.Mais c'est que ça fend quand même, que ce chahute et que ça grince.Entre tous les visages, des amarres tendues et emportées.La dérive d'un grand fleuve sur le gazon sec.
Y'a rien pourtant et c'est un cataclysme !C'est la foison ! La moisson du jour qui se déracine, qui prend des couleurs et des tintements !Mais après le grand crak! plus rien. C'est claqué dans le dos, c'est fouetté.Le cheval de sueur et de sang est parti sur la lande brune dans un crash à petites gouttes !
Mais les odeurs restent comme les spasmes après la claque.Joue rouge.
On se croirait désiré.Le sang chaud qui chahute à la nuque des femmes.Un cri ou un rire, très loin au fond du métro.
Et c'est comme si malgré le crash, malgré l'amer pétrole bouillant de ma rage, de mon sexe-désir-caricature,il y a quand même un peu de vrai dans cette cavalcade des plaisirs.