En parcourant la Birmanie, au moins dans les lieux autorisés par la junte, et toujours accompagnés d’un « espion », je vais tenter de vous décrire les lieux qui m’ont plu et ceux qui m’ont fascinée.
- Schwedagon à Rangoon
- Schwesandaw à Prome
- Schwezigon à Pagan
- Schwemwdaw à Pegu
Rangoon (Yangon) a 5 millions d’habitants. Le centre ville est composé de bâtiments administratifs en brique rouge datant de l’époque coloniale, de pagodes, de temples chinois et hindous, de mosquées, d’églises et même d’une synagogue. La pagode Sule (architecture Môn) est le siège de nombreuses activités religieuses, un témoignage du syncrétisme qui s’est opéré entre l’hindouisme, le culte animiste des nat et le bouddhisme. Haute de 48 m, elle était encore hier le plus haut édifice du centre-ville. C’est le lieu de rendez-vous des astrologues et diseurs de bonne aventure. L’astrologie birmane donne d’avantage d’importance au jour de la semaine de naissance qu’à la date. Le Kyauk Htat Gyi est un pavillon dont le toit de tôle protège un colossal Bouddha couché de 70 m de long.
Les Nat (génies bons ou mauvais, gardiens des montagnes, fleuves, routes et maisons) sont des esprits qui accompagnent tout le monde, pour vous les concilier il vous faudra faire des sacrifices. Pour les attirer, jouez de la musique le plus fort possible. Les Nat sont invoqués en toutes circonstances… ils acceptent les paiements en espèces.
Un peu de savoir-vivre :
- Ne touchez jamais la tête de quelqu’un, même d’un enfant, même par affection !
- Dans les temples, pagodes et monastères retirez chaussures et chaussettes ?
- Ne tournez jamais le dos au Bouddha, ni au stupa lorsqu’on s’assoit.
- N’oubliez pas votre obole, à poser dans une petite boîte prévue à cet effet.
- Ne serrez pas la main d’un moine, ne lui donnez plus à manger après 12 h, asseyez-vous plus bas que lui.
- Et femmes, demeurez éloignées !
Le bétel provient de la noix d’arak. Les Birmans la mâchent écrasée en petits morceaux, enroulée dans une feuille de bétel avec de la chaux et quelque fois un peu de tabac.
Le Shwedagon au sommet du Mont Singuttara veille sur Rangoon. Il est l’emblème du pays. Les dons faits par les bouddhistes sont destinés à embellir la pagode. Depuis le début du XXe siècle, elle a été recouverte de plus de 10 000 feuilles d’or. Les feuilles offertes sont mises dans un petit chariot et hissées sur la pagode tapissée de nattes où les bénévoles redorent l’édifice. Ce stupa de 100 m de haut scintille de tous ses ors. Il abriterait huit cheveux du Bouddha. Il est recouvert d’innombrables plaques d’or. Le hti (ombrelle) coiffe l’extrémité de la pagode. Elle est dorée et sertie de pierres précieuses. Une girouette en métal la surplombe, elle-même ornée de 1090 diamants et de 1338 pierres précieuses. Au sommet le globe en or de 25 cm de diamètre est incrusté de 4350 diamants et de 93 pierres précieuses.
Tout autour, une centaine d’édifices, pagodons, pavillons et bâtiments administratifs. Le stupa, entièrement plein, s’élève sur une base octogonale de 70 m de haut et de 433 m de circonférence. Sur chacun des huit côtés s’élèvent huit pagodons, soit 64 en tout. Les quatre principaux font face aux quatre escaliers et marquent les points cardinaux. A chaque coin veille un manoktika (sorte de sphinx, mi-lion, mi-humain, gardien des temples) flanqué de chinthei (animal mythologique mi-lion, mi-griffon, symbole de force, de puissance et d’autorité du Bouddha qui monte la garde à l’entrée des pagodes birmanes). Pour entretenir les lieux, officient des fidèles munis de balais acquérant ainsi des « mérites » qui amélioreront leur karma [destin dans leurs réincarnations successives]. On peut observer des fidèles déversant des bols d’eau sur la tête du Bouddha qui garde leur pilier planétaire. Ils versent ainsi autant de bols d’eau qu’ils comptent d’années - plus une pour s’assurer une longue vie. Nourrir les pigeons dun sanctuaire est aussi un moyen d’acquérir des « mérites ».
Sabine
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