Un débat débarrassé des intérêts partisans et des idéologies, un débat sans l'habituelle réplique, celle que l'on sort pour évacuer la question gênante, pour cacher, pour se cacher, pour occulter : « rendez-vous compte ! Puis quoi encore ! » Les temps sont difficiles, les questions aussi. Nous ne pouvons nous y soustraire. C'est ça où à plus ou moins long terme ce sera la guerre. Une guerre sociale avec ce que cela comporte comme dangers.
Les spécialistes en magouille politique, poussés par leurs bases, sont sur le pont. Les esprits s'échauffent, mais ce n'est pas encore la rébellion. Cela n'est cependant pas à exclure. Le texte ne sera présenté aux deux assemblée qu'à l'automne. D'ici là… Comme pour les négociations salariales, les patrons et le gouvernement ont une limite à ne pas dépasser : tant c'est tant ! Aux négociateurs de faire leur job. Les syndicats le savent depuis toujours, nous le savons tous, c'est un jeu. Nous exigeons tant, qu'ils disent. Ils tapent très fort du poing sur la table (devant les caméras c'est mieux) et dans les ateliers ou dans les bureaux on applaudit également très fort. Mais de part et d'autre (patrons et syndicats) on fait mariner, les médias s'en mêlent (faut bien quelqu'un pour touiller), l'état aussi, un peu. Tout le monde sait que la chose est « impossible ». De part et d'autre, on fait des déclarations intransigeantes, ça bloque, c'est au point mort, mais chacun sait qu'il va falloir couper la poire en deux. Pareil que le pâté d'alouette, moite/moite : un cheval, une alouette. Où sera servi le cheval ? A la fin, cela devient agaçant pour le cheval.