Peter Gabriel
Scratch My Back
En 2009, Dumas a sorti autant d’albums que Peter Gabriel dans ses 28 dernières années de carrière solo. Par conséquent, chaque parution de cet artiste unique (Gabriel, pas Dumas - désolé Steve) est scrutée, étudiée, disséquée, critiquée à l’extrême. Heureusement, Peter Gabriel n’a pas l’habitude de sortir de la selle.
Scratch My Back se situe un peu à gauche des sept autres albums. Il s’agit d’un projet d’échange de reprises avec une douzaine d’artistes qui se démarquent du lot par leur innnovation et la qualité de leur travail. L’entente? Gabriel reprend une pièce de chaque artiste sur Scratch My Back, alors que les mêmes artistes reprendront chacun prochainement une pièce de l’ex-Genesis sur un album intitulé I’ll Scratch Yours.
Scratch My Back est plutôt déstabilisant. Gabriel a opté pour une orchestration classique (claviers et cordes) afin de mettre toute l’emphase sur la mélodie et les paroles des chansons. Ça donne un album très doux, très introspectif, presque murmuré. J’ai pour ma part beaucoup apprécié même si quelquefois je m’ennuyais de la version originale (My Body Is A Cage d’Arcade Fire est assez ennuyeuse, de même que “Flume” de Bon Iver, endormante au possible) mais dans l’ensemble, on a droit à de très belles versions. Je pense entre autres à “Listening Wind” des Talking Heads avec ses cordes qui rappellent Steve Reich, “Mirrorball” d’Elbow, qui m’a immédiatement donné le goût de réécouter San Jacinto et la cinématographique “Après moi” de Regina Spektor.
Qu’on aime ou pas, saluons l’originalité de l’initiative. Déjà, je salive à l’idée de découvrir ce que feront les Bowie, Radiohead, Neil Young, Arcade Fire et compagnie en guise de renvoi d’ascenseur.
Les autres nouveautés de la semaine :
Aidan Baker
Liminoid / Lifeforms
Si vous connaissez Nadja vous connaissez Aidan Baker puisqu’il en constitue la moitié des membres. Dans ses moments avec lui-même, il compose des trucs aussi ambiant que Nadja, mais moins apocalyptique. Ce disque est composé de deux longues pièces, dont la première (”Liminoid”) est divisée en quatre mouvements totalisant près de 38 minutes et la seconde en un seul morceau de 29 minutes. Je suis un fan f-i-n-i de Nadja et de M. Baker, donc demandez-moi si j’ai aimé…
Jay Malinowski
Bright Lights and Bruises
Parlant d’album solo… Je vous présente le chanteur de Bedouin Soundclash, formation alt-reggae de Toronto. Jay Malinowski semble faire dans la folk-pop avec ses trucs personnels, s’éloignant assez significativement de sa job de jour. Ç’a l’air pas mauvais du tout.
Moon Duo
Escape
Je sais, ce n’est qu’un EP de quatre titres, mais je m’en voudrais de passer à côté de ce projet d’Erik Johnson des Wooden Shjips. Escape est une petite bombe de rock psychédélique à découvrir si vous cherchez quelque chose de cru et sophistiqué à la fois. À quand un album complet?
Mumford & Sons
Sigh No More
Ce premier album du quartet londonien obtient un bon succès en Angleterre depuis sa sortie là-bas en octobre dernier. On reconnaît dans leur indie-folk une couleur trad qui devrait attirer l’attention par ici. Moi je boffe mais il y a sûrement des adeptes parmi vous.
Robert Pollard
We All Got Out of the Army
Incroyable, ce gars-là. En plus d’avoir enregistré une bonne quinzaine d’albums avec son groupe légendaire Guided By Voicies, Pollard sort cette année son 14e album solo. Wikipédia mentionne qu’il aurait composé plus de 1200 chansons. Pardon???
Tindersticks
Falling Down A Mountain
J’ai ben de la difficulté à ne pas aimer tout nouveau stock des Tindersticks. Leur musique sombre me fait un peu penser à celle de Nick Cave, alors vous comprenez pourquoi j’aime. À noter : au Canada l’album sort sous Constellation, le label montréalais qui nous a fait connaître Godspeed You! Black Emperor, A Silver Mt. Zion et Carla Bozulich, entre autres.
The Unwinding Hours
The Unwinding Hours
Si vous trouve que ça ressemble à du Aereogramme, ben c’est parce qu’il s’agit du nouveau projet de deux anciens membres du très bon - et défunt - groupe écossais. Si l’alterno-post-prog-rock d’Aereogramme vous manque, vous serez heureux de constater que The Unwinding Hours joue dans les mêmes eaux. Je me trompe ou si ça commence à sonner daté un ti-peu?