1054.- Le rôle du loup-garou avait été écrit exprès pour Benicio del Toro qui cache une certaine animosité dans son regard.
Le talentueux acteur passé par la prestigieuse Square Acting School de New York a été à 21 ans le plus jeune adversaire de l'agent 007 dans Permis de Tuer face à Timothy Dalton, il a connu la consécration suprême dans Traffic de Steven Soderbergh en 2001 qui lui a permis de remporter le Golden Globe l'Oscar du meilleur second rôle masculin. Le film fantastique orchestré par un habitué du genre, Joe Johnston qui avait signé l'excellent Jumanji et Jurassik Park III, bénéficie d'une distribution sans faille mais c'est du côté de l'ambiance posée par des décors baroques, une photographie magnifique servie par Shelly Johnson, la directrice photo de Jurassik Park III et de Hidalgo, qui a su mettre une ambiance d'un film à la Tim Burton. D'ailleurs pour parfaire un peu plus l'illusion, la musique est signée Dany Elfman qui est le compositeur du génial réalisateur d'Alice au Pays des Merveilles et de Batman. Le spectateur est content de voir une vraie histoire avec un scénario solide et des scènes d'action vraiment éprouvantes et pour cause, puisque le loup-garou n'est pas traité comme un monstre mais comme un vrai tueur en série, impitoyable et très effrayant. Le film est à mille lieues du Van Helsing de Stephen Sommers qui multipliait les effets numériques pour recréer les monstres et les rendaient irréels. Dans Wolfman, del Toro est passé sur la table de maquillage tous les jours pendant trois heures avec une transformation progressive un peu old school mais beaucoup plus crédible à l'écran. A noter la participation de Hugo Weaving l'inquiétant Mister Smith de Matrix dans le rôle de l'Inspecteur Aberline alors sur les traces de Jack L'Eventreur. J'ai bien apprécié cette adaptation 2010 du mythe et elle m'a fait penser au sublime Dracula de Francis Ford Coppola.
"Wolfman" de Joe Johnston avec Emily Blunt, Anthony Hopkins, Hugo Weaving et Benicio del Toro